Depuis l’éclatement de l’affaire Birama Touré, Karim Kéita, fils du président de la République, s’est délibérément recroquevillé dans un silence sépulcral bien qu’il eût été le seul individu, parmi les 18 millions d’habitants que compte le Mali, à être le plus cité dans ladite affaire. A présent, au moment où l’étau se resserre autour de sa personne, Karim Kéita semble n’avoir plus aucun autre choix que de se faire entendre par la Justice malienne afin de mieux éclairer l’opinion publique nationale et internationale qui en meurt d’impatience.
Malgré tous ces articles publiés dans la presse malienne et dont la plupart alertait l’opinion sur une responsabilité présumée du fils du président dans l’assassinat supposé du journaliste disparu Birama Touré, Karim Kéita a dédaigneusement refusé de se prononcer sur un dossier d’une gravité rare et accepter de « laver son honneur » aux yeux de ses accusateurs.
Des comités de suivi et autres associations d’hommes de médias, ont été créés à cet effet en vue de servir d’instrument de veille et de lutte pour la manifestation de la vérité. Des conférences de presse et, même, des interpellations judicaires ont bruyamment émaillé le chemin censé conduire à l’éclatement de la vérité dans cette affaire du confrère disparu depuis le 29 janvier 2016. Mais, de tout cela, rien n’a filtré et Karim Kéita, quant à lui, n’a pipé mot.
Des procédures d’intimidation et de corruption, visant à étouffer l’affaire, ont été entreprises à l’intention de la famille de Birama Touré afin de la dissuader de toute velléité de révolte contre les autorités en place. Et cela semble avoir fonctionné. D’autres journalistes et agents de la police engagés sur des pistes pouvant conduire à la manifestation de la vérité, en ont été menacés à mort.
Et, certains parmi ces victimes de la mafia organisée du régime, ont, par peur de sévices, préféré s’engouffrer dans un silence de mort et d’autres se sont vus contraints à l’exil, à l’instar de l’excellent journaliste d’investigation, Adama Dramé et le chevronné inspecteur de police, Papa Mamby Kéita. Tous les deux, étant sur des pistes d’enquête apparemment fiables, ont été forcés à s’exiler en France sous peine de se faire tuer par des collabos du régime.
Aujourd’hui, à force d’être acculé par la presse malienne qui, en aucun cas, n’a daigné lâcher l’affaire, Karim Kéita se voit de plus en plus contraint, lui aussi, à enfin s’expliquer devant les juridictions compétentes pour que toute la lumière soit faite sur la disparation du journaliste Birama Kéita dont la famille biologique aussi bien que professionnelle n’aspirent plus qu’à savoir toute la vérité. Karim Kéita devra rompre le silence et s’expliquer plus clairement !
Moulaye DIOP
LE POINT DU MALI