Cette libération devrait permettre la reprise du processus de paix. C’était la condition sine qua non posée par les autorités de Bogota pour que ce processus de paix reprenne à La Havane, à Cuba. Mais après cet heureux dénouement, la presse colombienne s’interroge tout de même.
L’hebdomadaire et quotidien sur internet Semana se demande par exemple si le processus de paix sort renforcé ou au contraire affaibli après cet épisode. « Suite à la libération du général Ruben Dario Alzate de la part des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), on pourrait conclure que le mouvement a désormais atteint une maturité suffisante pour que la signature d’un accord soit irréversible. Mais on pourrait également dire que la confiance a été rompue entre les deux parties et que cet enlèvement pourrait créer un précédent puisqu’il a entraîné la suspension des négociations. Dans les jours à venir, un autre enlèvement ou une action similaire ou plus grave pourrait envoyer ce processus de paix aux soins intensifs ».
Mais la presse ne critique pas seulement les FARC. Le gouvernement est également ciblé. Et pour cause, dimanche, alors que les membres du gouvernement applaudissaient à l’unisson la libération des trois otages, une vague d’indignation au sein de la population se faisait sentir. D’après le journal Semana, les familles de plusieurs personnes qui sont décédées durant leur captivité ont haussé le ton, estimant que « si les autorités avaient agi ainsi à l’époque », c’est-à-dire en acceptant les conditions émises par les FARC, « la situation serait bien différente aujourd’hui ».
Mais Semana nuance ses propos, car le gouvernement, en stoppant le processus de paix, s’est montré ferme avec les FARC, et c’est une première de la part du président Juan Manuel Santos, qui a ainsi pu rassembler derrière cette posture les Colombiens qui restent dubitatifs quant à un accord de paix avec la guérilla marxiste. Place maintenant à la reprise de ce processus de paix, conclut le journal, même si pour l’instant aucun calendrier n’a été publié.
Source: RFI