Les enfants ne semblent pas craindre le froid. Pourtant, ils y sont vulnérables plus que les adultes, selon des spécialistes de la santé. Au Mali, les enfants déplacés internes ne sont pas épargnés de cette situation.
Au Mali, les sites des déplacés poussent comme des champignons. LE dénominateur commun de ces sites est les abris de fortune fait de tentes en pailles et bâches qui y sont installés. Des abris incapables de protéger contre le froid. A leur intérieur, il fait encore plus frais, car dans certains de ces cases, l’air frais y pénètre de tous les côtés.
Alhassana Dicko est une déplacée sur site des déplacés de Sébougou dans la région de Ségou. Il décrit la souffrance qu’ils endurent la nuit « Nous faisons tout pour couvrir nos enfants avec des habits la nuit. Le matin, tous les enfants se plaignent du froid. Ils n’ont pas d’habits pour se protéger en cette période. Où allons-nous trouver ces habits ? », se lamente-t-il A quelques encablures d’elle, Aicha Cissé, une autre déplacée renchérit « Notre seul moyen de protéger les enfants, c’est avec les couvertures. Or, cette année, nous n’avons pas encore reçu d’aide. Ce sont les anciennes couvertures reçues des ONG l’année dernière que nous utilisons », affirme-t-elle.
La faim et le froid ne font pas bon ménage
A Mopti précisément sur le site des déplacés internes dénommé « Barbé Plateau ». Boncana Maiga est mère de famille. Selon elle, tous les parents sur le site se battent corps et âme pour assurer une meilleure protection aux enfants de tout âge malgré leur précarité. « Nos enfants ont besoin d’habits appropriés pour se protéger contre le froid et de quoi manger les matins », souligne la dame Maïga.
Un peu plus au centre du pays, notamment à Youwarou, c’est le même constat. Soumana Samaké est chef de famille. Pour lui, il faut agir d’urgence. « Il y a beaucoup d’enfants ici, mais nous manquons de bonnes couvertures. Cela fait longtemps que nous ne recevons plus d’aide », regrette le père de famille qui ajoute qu’ils « sont obligés de faire recours aux sacs vides pour pouvoir passer la nuit. » Et M. Samaké de lancer ce cri de cœur « Nous demandons aux autorités de nous assister. Sinon, nous souffrons réellement. »
Il faut se protéger et protéger les enfants
Cette période est propice à certaines maladies. Les enfants sont les plus exposés selon des spécialistes de la santé. Dr Mohamed Diarra un médecin pédiatre au Centre de Santé de Référence (CSREF) de Kalabancoro. Il explique que les maladies courantes pendant la période de fraîcheur sont les infections respiratoires. « Les maladies auxquelles les enfants sont exposés sont entre autres : le rhume, la toux, la fièvre, l’angine, la bronchite, la bronchiolite, les pharyngites, les crises d’asthme, les pneumonies. » Il ajoute que ces infections aiguës peuvent être hautes ou basses selon l’origine.Concernant les pneumonies, « l’origine peut être virale ou bactérienne », précise le médecin.
Le spécialiste conseille de porter aux enfants des habits chauds, notamment les bonnet et les pull-over « Il faut aussi éviter de laver les enfants tôt le matin », ajoute-t-il. Ces mesures préventives domestiques, selon Dr. Diarra, contribuent vraiment à réduire la fréquence de ces infections sur les enfants. « Car chez les enfants le système immunitaire n’est pas très développé pour lutter contre ces infections », précise le pédiatre Diarra
Il est important de rappeler que les enfants déplacés sont comme les autres enfants, leur protection nécessite l’action globale de tous.