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La procédure contre un journaliste déclarée « nulle » par un tribunal

Boukary Daou

Boukary Daou

La procédure engagée au Mali contre un journaliste emprisonné pendant près d’un mois pour avoir publié une lettre de soldats en colère a été déclarée « nulle » mardi par un tribunal de Bamako et toutes les poursuites à son encontre sont donc levées, a constaté un journaliste de l’AFP.

 

Le tribunal de première instance saisi du dossier à Bamako « déclare nulle sur la forme la procédure engagée contre Boukary Daou », journaliste et directeur de publication du quotidien Le Républicain.

 

Selon l’un des avocats du journaliste, Amidou Diabaté, le tribunal « a estimé que la procédure engagée contre (son) client est nulle. Donc, pas de procès, pas de condamnation, mon client est libre », a-t-il dit.

 

« Je suis fier de la justice malienne, elle a résisté aux pressions, elle a dit le droit. Le dossier est clos et Daou est définitivement libre », a-t-il ajouté.

 

Boukary Daou s’est déclaré, lui, « très ému ». « Je remercie l’ensemble de la presse pour son soutien. Je remercie mes avocats. C’est une victoire pour la liberté de la presse au Mali », a-t-il dit.

 

Lors du procès le 16 avril, les avocats de M. Daou avaient demandé l’annulation des poursuites à son encontre, arguant que la procédure sur les délits de presse n’avait pas été convenablement appliquée dans ce dossier.

 

Boukary Daou avait été arrêté le 6 mars à Bamako par les services de renseignement, puis inculpé le 18 mars de « publication de fausses nouvelles » et « incitation à la désobéissance ». Il avait été remis en liberté provisoire le 2 avril.

 

Son arrestation faisait suite à la publication d’une lettre ouverte au président malien par intérim Dioncounda Traoré, dans laquelle des « soldats au front » dans le nord du Mali, « révoltés par les avantages accordés » au capitaine Amadou Haya Sanogo, auteur d’un coup d’Etat en mars 2012, aujourd’hui à la tête d’un comité chargé de réformer l’armée, menaçaient de déserter.

 

Le putsch du 22 mars 2012 avait renversé le régime du président Amadou Toumani Touré et précipité la chute du nord du pays aux mains d’islamistes armés liés à Al-Qaïda, qu’une intervention franco-africaine lancée en janvier a en partie chassés des principales villes de la région.

 

Après l’arrestation de Boukary Daou, les journalistes de la presse privée malienne avaient déclenché une opération « journées presse morte » de plusieurs jours, suivie d’un boycottage des activités du gouvernement.

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