Au Mali, l’UNTM, première organisation syndicale du pays, appelle tous les travailleurs à cesser le travail jusqu’à vendredi prochain. Le mois dernier, un mouvement similaire avait déjà ralenti pendant trois jours les activités du pays. Aujourd’hui, les revendications n’ont pas changé, même si des discussions sont en cours avec les autorités.
Les revendications de l’UNTM sont toujours les mêmes : l’harmonisation des indices des salaires dans la fonction publique, des primes et indemnités, ou encore le sort de travailleurs compressés, ces salariés d’anciennes entreprises d’État nationalisées. Le mois dernier, la grève de l’UNTM avait fortement ralenti les activités, notamment dans les banques, les mines et certains services publics à Bamako et en région.
Depuis, le contact n’est pas rompu entre le gouvernement et l’organisation syndicale, des rencontres continuent de se tenir. Yacouba Katilé, président de l’UNTM, accepte d’y participer, mais il entend maintenir la pression : « Nous avons accepté pour ne pas être vraiment extrémistes et s’il y a quelque chose tant mieux. Dans le cas contraire, nous allons continuer jusqu’à la fin de la grève. »
Outre les discussions en cours, une vaste Conférence sociale est annoncée par les autorités de transition pour le premier trimestre 2021. Mais Yacouba Katilé ne veut plus attendre : « Les discussions du monde du travail, c’est au niveau des trois filières : les employeurs, l’État et les syndicats concernés. Donc on n’a pas besoin forcément d’attendre une conférence sociale. D’ailleurs, ça fait combien de temps ? On en parle, on en parle, mais ça peut encore prendre des mois ou même des années. Donc nous ne pouvons pas attendre une conférence sociale. »
Ce front social représente une difficulté de plus pour les autorités, au moment où le Conseil national de transition, organe législatif très contesté, se met en place. Après avoir été installé il y a dix jours, il termine actuellement le processus d’adoption de son règlement intérieur avant de commencer ses travaux. L’UNTM, qui ne compte aucun représentant au CNT, assure ne faire aucun calcul lié à ce contexte politique.
Sollicité par RFI, le ministère du Travail et de la fonction publique, en charge des négociations, n’a pas donné suite.
Source : RFI