Plus de Lipton au citron, plus de Nespresso avec ou sans lait, plus de carburant pour les balades nocturnes et les virées dominicales au champ… Décidément, le personnel est soumis à une véritable « diète noire ». Du moins, depuis la publication, par le secrétaire général de la présidence, de cette « maudite » lettre, annonçant la fin des privilèges.
Dans une correspondance en date du 08 octobre dernier, le secrétaire général de la présidence, avec rang de ministre, Mr Moustaph Ben Barka, annonçait au personnel de la présidence de la République la suspension des dotations hebdomadaires en carburant. « En raison des contraintes budgétaires liées à l’exécution du budget au titre de l’année 2018, j’ai le regret de vous informer que la direction administrative et financière de la présidence de la République ne pourra plus assurer les dotations hebdomadaires en carburant », annonçait-il.
Du coup, c’est la surprise au sein de l’opinion. Chacun y va de son commentaire. Une seule question sur toutes les lèvres : les caisses de l’Etat sont-elles vides, au point de suspendre la dotation hebdomadaire du personnel de la présidence de la République en carburant ?
Est-ce, dit-on, une manière pour IBK de faire grimper sa cote de popularité au sein de l’opinion, après qu’il ait été hué, à New-York et en France, pour avoir séjourné, dans des hôtels, dont la nuitée oscillait entre 3 et 6 millions CFA ?
Si IBK, qui participait à la 73e session du Conseil de sécurité des Nations-Unies, avait imité son homologue sénégalais, Macky Sall qui a choisi de loger à l’ambassade du Sénégal à New-York et non à l’hôtel….., la suspension des dotations hebdomadaires de carburant pour le personnel de la présidence de la République aurait été applaudie par les populations.
Si IBK avait imité, à New-York, le président de la Confédération suisse qui, à la tête d’une délégation de cinq personnes, avait loué un petit appartement où il occupait une petite chambre, préparait lui-même ses nourritures et se rendait à pied au siège des Nations-Unies, il ne serait pas hué par ses compatriotes. Ni à New-York, ni en France où, nos compatriotes ont scandé, des heures durant, des slogans hostiles à son régime. Mais la lettre du secrétaire général de la présidence de la République de suspendre les dotations hebdomadaires du personnel en carburant confirme bien ce que tout le monde savait déjà : la situation financière de notre pays n’est pas reluisante. Pour Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, elle est plus grave qu’on ne l’imagine. « Le pays est en train de sombrer, le trésor est vide, la dette du pays est énorme », a-t-il déclaré dans les colonnes de notre confrère « L’indépendant ». Et Moustaph Ben Barka de tenter de dédramatiser la situation, lorsqu’il conclut sa lettre en ces termes : « La situation reviendra à la normale habituelle, sitôt que les contingences financières seront améliorées ».
Oumar Babi
Source: Le Canard Déchaîné