“Les transports à l’épreuve du Covid-19 et de l’insécurité” est le thème de la réunion annuelle des services des Transports qui s’est tenue le lundi dernier à l’hôtel Maeva Palace de Bamako en sous la présidence du ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko.
Les membres du gouvernement, notamment le ministre de la Sécurité et de la Protection civile et son homologue de la Santé et du Développement social ont pris part aux côtés de leur collègue des Transports et des Infrastructures à la cérémonie d’ouverture des travaux, qui regroupent tous les acteurs du secteur des transports dans notre pays.
La réunion annuelle des services des transports, faut-il le rappeler, est un cadre d’échange et d’analyse pour l’établissement du bilan des réalisations de l’administration des transports au titre de l’année écoulée afin de mieux programmer les actions pour l’année prochaine. Le thème de cette année “Les transports à l’épreuve du Covid-19 et de l’insécurité” évoque spécifiquement, selon la ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, les impacts de la crise sanitaire de Covid-19 sur le secteur des transports et met l’accent sur l’insécurité sur les axes routiers interurbains et internationaux. A l’en croire, les années 2020 et 2021 ont été particulièrement marquées par la pandémie du coronavirus qui a impacté tous les secteurs d’activités économiques dans le monde. “Notre pays n’a malheureusement pas été épargné, car la pandémie a considérablement affecté l’économie des pays sans littoral comme le nôtre et par ricochet le secteur des transports, vecteur du commerce et des échanges intracommunautaires”, a-t-elle constaté.
Pour la ministre des Transports, notre pays comme les autres Etats du Sahel sont touchés par l’insécurité qui impacte directement la mobilité des personnes et des biens sur les axes routiers. “Des dizaines de victimes innocentes sont enregistrées du fait des actes posés par des terroristes et de coupeurs de route qui endeuillent nos familles, hypothèquent notre sécurité et compromettent notre économie”, a-t-elle regretté.
A cette crise sécuritaire, a-t-elle poursuivi, s’est grevée celle de la Covid-19 qui a obligé le gouvernement à prendre un certain nombre de mesures dont la fermeture des frontières terrestres, l’arrêt des vols commerciaux de passagers, le respect strict des mesures sanitaires dans le secteur des transports, la mise à disposition des kits sanitaires au bord des véhicules de transports publics de voyageurs et de marchandises et dans les gares routières.
Compte tenu des difficultés enregistrées dans le secteur des transports, le gouvernement, d’après la ministre, a instauré en faveur des transporteurs routiers, les mesures d’accompagnement dont l’allègement des charges fiscales des entreprises nationales de transport de voyageurs en les exonérant du paiement de la patente, de la TVA et du BIC, la réduction de la taxe d’acquisition des vignettes pour les minibus et taxis de transport urbain, l’intercession, auprès des banques commerciales, pour la prolongation des échéances de remboursement des prêts contractés sans intérêts au bénéfice des transporteurs routiers dans le cadre de l’acquisition des moyens de transport.
Elle a réitéré, au nom des plus hautes autorités de l’Etat, la profonde reconnaissance du Mali aux autorités des pays de transit et aux partenaires techniques et financiers pour l’esprit de compréhension et l’élan de solidarité. La ministre, avant de faire aussi le point des actions réalisées en 2021, a félicité les opérateurs économiques, les services techniques pour le sacrifice, le courage et le dévouement patriotiques dont ils ont fait montre durant cette période extrêmement difficile pour le secteur des transports.
Les réalisations au titre de 2021
Concernant les actions réalisées en 2021, la ministre Mme Dembélé s’est réjouie du fait que cette année a enregistré des actions fortes avec la reprise des activités dans le secteur des transports, l’amélioration des délais de délivrance des documents de transport (permis de conduire, cartes grises et cartes de transport), l’extension des capacités de magasinage et d’entreposage des Entrepôts maliens dans les ports de transit, l’application effective du Règlement n°14 de l’Uémoa relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises avec un seuil de tolérance de 15 %.
A cela, il faut ajouter le lancement de l’opération spéciale d’immatriculation des engins à deux roues et des tricycles et la délivrance des permis de conduire, la signature de l’accord en matière de transport et de transit routier entre le gouvernement de la République du Mali et le gouvernement de la République du Sénégal…
Toujours au registre des actions menées, on note la relecture des textes de création et d’organisation de la DNTTMF en direction générale des transports, la modification du décret fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement du Conseil malien des chargeurs, le lancement du code de la navigation fluviale à Mopti, le suivi de la formation des formateurs sur la réglementation de la navigation fluviale et la sécurité navale à Mopti, Ségou, Koulikoro et Bamako.
La réhabilitation des quais fluviaux de Diafarabé, Macina, Gao et Youwarou, la construction de la gare routière de Tombouctou et de Douentza fait partie des activités menées cette année. Sans oublier l’intensification des actions de sensibilisation des usagers dans le domaine de la lutte contre l’insécurité routière, la poursuite de la mise en œuvre du Plan de relance du trafic ferroviaire de voyageurs et de marchandises entre Bamako et Diboli…
Ces réalisations, selon la ministre, résultent de l’engagement du département à traduire en actions concrètes, sous la conduite du Premier ministre, chef du gouvernement, Dr. Choguel Kokalla Maïga et les orientations du président de la Transition, chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta.
Reprise du trafic ferroviaire
Toujours est-il que la ministre s’est dite confiante que les actions entreprises à ce jour entretiennent fermement l’espoir que le trafic ferroviaire reprendra très prochainement malgré l’immensité du chantier et les contraintes liées à l’acheminement des locomotives et des pièces de rechange depuis les lieux de fabrication jusqu’au Mali. “Cette reprise prochaine du trafic ferroviaire sera l’occasion pour les populations des villes et villages desservis de relancer les activités économiques locales”, a fait savoir la ministre tout en ajoutant que le transport fluvial n’est pas demeuré en reste avec le lancement de la 2e phase du Projet de réhabilitation économique et environnemental du fleuve Niger (Prefen), sur le financement de la Banque mondiale.
Intervenant au nom des partenaires techniques et financiers, le représentant de l’Uémoa au Mali, Mamadou Moustapha Barro, a salué l’engagement des partenaires techniques et financiers pour leur soutien constant et significatif aux efforts de facilitation des transports en Afrique de l’Ouest. Il a regretté le fait que dans l’espace régional certaines pratiques demeurent comme les surcharges occasionnant les dégradations précoces des infrastructures routières. Il a aussi déploré la lenteur des procédures douanières, coûteuses et non harmonisées, la pratique de la fraude, la contrebande, les perceptions illicites sur les corridors routiers inter-Etats. Des phénomènes qui persistent, selon lui, malgré la signature de nombreuses conventions.
Le représentant des PTF a profité de l’occasion pour redire leur disponibilité à accompagner notre pays dans le secteur des transports.
Kassoum Théra
Source: Aujourd’hui-Mali