Alors que le monde célèbre demain 3 mai la journée de la liberté de la presse, le Mali recule de 5 places dans le classement de Reporters Sans Frontières.
Entre fermeture de médias, arrestations de journalistes, autocensure entre autres, la liberté de la presse est dans une mauvaise passe au Mali. C’est donc dans ce contexte qu’est célébrée ce 3 mai la journée mondiale de la liberté de la presse.
Le journaliste et directeur de publication du Canard de la vénise, Alhousseyni Togo a été arrêté et incarcéré depuis le 9 avril. Il est inculpé par le pôle de lutte contre la cybercriminalité pour « atteinte au crédit de l’État, injures par le biais d’un système informatique et diffamation ». Après sa comparution devant le juge, ses confrères attendent le délibéré du jugement. Albadia Hamadoun Dicko, président de l’union nationale des jeunes éditeurs de Presse UNAJEP rassure déjà que le confrère en bonne santé et a de l’espoir quant à sa prochaine libération. « Les faîtières de la presse sont parties ensemble à la Maison Centrale d’Arrêt, une seconde fois. On l’a vu, on a causé et voilà, il est en forme », affirme M. Dicko. « Il a comparu devant le tribunal le 24 avril. Après ses plaidoiries, le procureur ne s’est pas opposé à la liberté provisoire, mais il l’a conditionné au paiement de 2 millions. Le délibéré est prévu pour le 12 de ce mois. Nous espérons que le 12 va être libéré », ajoute le président de l’UNAJEP.
Le minimum de sécurité pour les journalistes
L’union des radios et télévisions libres du Mali, URTEL s’inquiète de la situation de la liberté de la presse au Mali. Son président, Mamoudou Bocoum, appelle l »État à assurer plus de sécurité aux hommes de media. « Cette liberté d’expression est en danger. Aujourd’hui, le journaliste a du mal à traiter un certain nombre de sujets ou à l’approfondir. Cet état d’effet a provoqué, dans la plupart des cas, à l’autocensure qui est observé par pas mal de journalistes », regrette M. Bocoum qui souligne que pour sortir de ces difficultés, il faut garantir « le minimum de sécurité pour les acteurs de la presse malienne ».
En 2025, le Mali a reculé de la 114e position à la 119e place du classement de Reporters Sans Frontières en matière de liberté de la presse classe. Il faut signaler que la Maison de la presse du Mali consacre toute une semaine à la liberté de la presse du 3 au 10 mai. Le thème retenu pour cette édition est « le journaliste malien face aux défis de l’intelligence artificielle ».