Face à la presse jeudi, les jeunes du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance n’ont pas fait dans la dentelle contre le projet séparatiste du MNLA, aidé par la France et ses alliés. Dénonçant les manœuvres en cours pour exiger du Mali la signature de l’Accord de partition au Nord, la jeunesse souhaite la création d’une plate-forme politique engageant les candidats à la présidentielle du 28 juillet à rejeter en bloc tout accord remettant en cause l’indivisibilité du territoire malien.
Combien de temps le Mali va-t-il résister aux pressions de la communauté internationale dans le dossier MNLA ? La question brûle les lèvres. Et les négociations en cours dans la capitale burkinabé ne sont nullement favorables au Mali. En certains points, le document exige l’abandon des poursuites contre les bandits criminels du MNLA, qui ont violé des femmes, pillé les populations, saccagé les bâtiments public, égorgé des militaires maliens, etc.
Aussi, l’accord que le Mali est pressé de signer, exige la réintégration des déserteurs qui ont retourné leurs armes contre le Mali.
Pour la jeunesse du parti Sadi, le pas est franchi, et les Maliens sont appelés à la mobilisation. Dénonçant ce qu’ils qualifient de « manœuvres dilatoires » de la France pour remettre en selle des pseudo-rebelles, les jeunes du parti Sadi récusent la médiation du président du Faso Blaise Compaoré.
« L’accord en préparation vise à faire accepter au gouvernement de la transition un schéma de sortie de crise qui légitime le MNLA, lui accorde un statut politique qui lui ouvrira grandement la voie royale à l’aboutissement de sa ridicule prétention à un ‘statut juridique’ pour ‘l’Azawad’ », constate Dr. Etienne Oumar Sissoko, commissaire politique chargé des relations extérieures de la jeunesse du parti.
Et à Ibrahim Kébé de dénoncer le caractère anti-juridique du document de Ouaga. Pour le commissaire principale de la jeunesse Sadi, « le droit des peuples à l’autodétermination est reconnu et consacré par le droit international. Mais il est accordé exclusivement aux peuples soumis à la subjugation, à la domination ou à l’exploitation étrangère ».
« Il a un caractère résolument collectif et il est refusé aux individus. Cela pose le problème de la crédibilité du MNLA qui n’a aucune légitimité historique, ni base sociale populaire, encore moins une identité collective nationale sociale et culturelle », martèle Ibrahim Kébé pour qui le peuple malien a le droit de se révolter.
Pour une plate-forme de « non » des candidats
La jeunesse Sadi estime que »l’Azawad » n’est pas un territoire consacré sur le plan historique, ni même confirmé comme appellation locale d’un terroir géographique. « Jamais dans notre histoire, la zone n’a connu l’existence d’un territoire colonial avec un statut séparé et distinct de celui du territoire de l’Etat qui l’administre. Elle n’est donc pas et n’a jamais été sous occupation étrangère (militaire ou administrative). Les Touaregs du Mali ne constituent pas un peuple colonisé par une puissance étrangère qui serait le Mali », explique la déclaration remise à la presse.
D’où l’avis de Dr. Etienne Oumar Sissoko, que si Kidal n’est pas libéré, il n’y aura question d’élection le 28 juillet prochain. Pour cela, les jeunes du parti Sadi souhaite la création d’une « plate-forme politique engageant les candidats à l’élection présidentielle à rejeter en bloc tout accord qui remettrait en cause l’indivisibilité et l’intégrité territoriale du Mali et ouvrirait la voie à la désintégration de notre nation ».
Par ce fait, les jeunes du parti Sadi condamnent les négociations de Ouagadougou et en appellent à « l’union sacrée du peuple malien pour faire échec au projet séparatiste du MNLA sponsorisé par les Nations unies, la Cédéao et la France ».
La conférence de presse de la jeunesse Sadi intervient une semaine après une marche de protestation contre l’absence de l’armée à Kidal. Au cours de cette manif, plusieurs militants du Mouvement populaire du 22 mars (MP-22, dont Sadi est membre) ont été arrêtés par les services de maintien d’ordre. Les jeunes réclament la libération immédiate des détenus de Bamako et Koutiala.
Issa Fakaba Sissoko