La ministre française des armées a confirmé deux opérations de soldats français dans le pays, devenu la cible d’attaques terroristes récurrentes.
Le Burkina Faso, où les attaques terroristes se multiplient depuis le début de l’année, peut compter sur le même soutien militaire français que le Mali voisin. C’est ce qu’a affirmé la ministre des armées, Florence Parly, en visite au Tchad, lundi 8 et mardi 9 octobre, où elle a rencontré le président Idriss Déby Itno et des soldats de la force « Barkhane » déployée au Sahel qui compte 4 500 hommes.
Interrogée sur la dégradation sécuritaire au Burkina Faso, Mme Parly a souligné que la force « Barkhane » avait prêté main-forte à ce pays à deux reprises ces derniers jours, à la demande des autorités. « Il y a quelques jours, une première opération a eu lieu, ce qui ne s’était jamais fait jusqu’à présent, suivie d’une autre ce week-end », a-t-elle déclaré à l’AFP.
« Lorsque j’avais rencontré le président Kaboré [en juillet à Ouagadougou], j’avais fait une offre de service en disant que si les autorités burkinabées souhaitaient pouvoir s’appuyer sur “Barkhane”, comme on le fait au Niger ou au Mali, “Barkhane” était tout à fait disposée à monter ce type d’opérations », a expliqué Mme Parly.
« Je ne dis pas que c’est la solution à tous les problèmes du Burkina Faso, mais je pense qu’une étape utile, constructive, a été franchie, a-t-elle ajouté. Avec le Burkina, nous restons disponibles, car le rôle de “Barkhane”, c’est aussi d’appuyer les forces nationales partout où c’est nécessaire et si elles le demandent ».
« Les lignes bougent »
Dans une interview à l’AFP, le nouveau commandant de la force « Barkhane », le général Frédéric Blachon, a confirmé les propos de la ministre. « Le Burkina, qui fait partie de la bande sahélo-saharienne et de la force conjointe du G5 Sahel, aura droit au même appui que nous apportons aux autres pays du G5 [la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad] », a-t-il déclaré.
Concernant le Mali, dont le nord était tombé en 2012 sous la coupe de groupes djihadistes en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, le général Blachon se veut optimiste : « J’ai la chance de prendre le commandement de cette opération au moment où les lignes bougent. S’il y a un an on nous avait dit que la présidentielle malienne se passerait aussi bien, on aurait immédiatement acheté. »
Le commandant de « Barkhane » se réjouit également que le premier ministre malien soit « déterminé à mettre en place un accord de paix » et que certains membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) « s’interrogent sur l’opportunité de rejoindre le camp antiterroriste plutôt que de faire un bout de chemin avec le camp adverse ».
LE MONDE