Le Président de la Transition, M. Bah N’Daw, vient d’effectuer une visite de travail de 72h (26-28 janvier 2021) en France à l’invitation de son homologue français, M. Emmanuel Macron. Officiellement, il a été question du G5 Sahel et de la coopération bilatérale.
Le président Bah N’Daw a été reçu mercredi dernier (27 janvier 2021) à l’Elysée par Emmanuel Macron pour un déjeuner de travail. La coopération bilatérale, la transition au Mali et le sommet G5 de N’Djamena qui se tiendra les 15 et 16 février prochains ont officiellement été les sujets abordés. Selon des médias français, le tête-à-tête entre les deux présidents a duré une trentaine de minutes. «Les échanges ont été directs», a confié à la presse le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Zeini Moulaye, le ministre malien des Affaires étrangères, mais cette première prise de contact s’est visiblement bien passée. «L’entretien a été franc et nécessaire», aurait confié Bah N’Daw à son entourage.
A travers cette invitation, l’Elysée voulait sans doute envoyer un message fort à ceux qui ne cessent de battre le pavé pour exiger le retrait de la France du Mali voire du Sahel. Et Bah N’Daw est sans doute parti confirmer les garanties données à Florence Parly (ministre française des Armées) et Jean-Yves le Drian (ministre français des Affaires étrangères) qui se sont succédé récemment à Bamako pour s’assurer du soutien de la junte militaire et des autorités de la transition à la présence militaire française sur notre sol et dans la région.
Donc cette visite de Bah N’Daw était tout sauf anodine. En l’invitant à l’Elysée, Macron a voulu lui manifester la reconnaissance internationale après celle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Mais, cette reconnaissance a naturellement un prix, notamment le soutien politique du Mali à l’Opération Barkhane et le maintien du leadership de la France au niveau du secteur de la coopération bilatérale. Tout comme la mise en œuvre rapide de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale parrainé par la France pour ses intérêts économiques, politiques et militaires.
Ceux qui souhaitaient voire les autorités de la transition se tourner résolument vers d’autres partenaires, notamment la Russie dans le secteur de la défense et de la lutte contre le terrorisme, doivent visiblement prendre leur mal en patience !
Hamady Tamba
Source : Le matin