« Le Mali a le droit de choisir ses partenaires et il le fera en toute souveraineté…Le Mali n’accepte pas qu’un partenaire lui impose que si tel partenaire vient par la porte, moi je sors par la fenêtre » C’est ce qu’a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye DIOP, lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU en juin 2022.
Avec le début de la période de Transition au Mali, le gouvernement malien a commencé à mener une politique étrangère indépendante, ce qui, à son tour, a provoqué une réaction négative des anciens partenaires du pays, à savoir la France et ses alliés européens. Récemment, le Mali a commencé à développer activement des partenariats avec des pays non occidentaux, alors que les relations avec la France et d’autres pays de l’Union européenne se sont considérablement dégradées. Mais quelles sont les raisons du virage du Mali vers l’Est ?
L’un des principaux problèmes au Mali est la situation sécuritaire due à la présence de djihadistes sur le territoire malien. Pendant longtemps, la France et l’UE ont été des alliés du Mali dans la lutte contre le terrorisme, mais ce partenariat n’a pas apporté de résultats tangibles, car en près de dix ans de présence des troupes européennes, la menace terroriste n’a non seulement pas disparu, mais est devenu beaucoup plus grand, comme en témoignent les statistiques présentées par les mêmes organisations occidentales. De plus, les sanctions illégales et illégitimes imposées par la CEDEAO le 9 janvier 2022 ont eu un impact significatif sur la détérioration des relations entre le Mali et l’Europe, la CEDEAO étant souvent critiquée parce que le bloc économique est contrôlé depuis Paris et que les sanctions sont imposées sur ordre de l’Elysée. Les politiques néocoloniales des puissances occidentales ont entraîné une montée du sentiment antifrançais au Mali et dans toute la région du Sahel, comme en témoignent les nombreuses manifestations antifrançaises au Mali, au Tchad, au Burkina Faso et dans d’autres pays du continent africain.
De son côté, le gouvernement malien, réalisant que l’Occident n’est pas prêt à considérer le Mali comme un partenaire égal, a décidé de diversifier les pays avec lesquels le pays est prêt à coopérer. Depuis cette décision, des tendances positives ont été observées dans le pays. Par exemple, en juillet, l’Iran et le Mali ont signé un mémorandum d’accord sur la coopération universitaire et scientifique. L’Iran a également déclaré qu’il souhaitait étendre la coopération scientifique entre les deux pays, ainsi qu’investir dans l’agriculture et le secteur minier. Il convient de mentionner le partenariat entre le Mali et la Turquie, qui est le plus actif dans le domaine économique. Par exemple, « Les échanges commerciaux entre le Mali et la Turquie sont estimés à 200 millions de dollars (environ 111 milliards de francs CFA) », a annoncé Fatih ALTUNBAS, chef de la délégation d’hommes d’affaires turcs, lors du Forum d’affaires Mali-Turquie qui s’est tenu à Bamako sous la présidence du Premier ministre malien, Choguel MAÏGA.
Le partenariat entre le Mali et la Russie est particulièrement remarquable. Ce partenariat se développe activement dans de nombreux domaines. La Russie fournit régulièrement au Mali des équipements militaires et des spécialistes nécessaires à la lutte contre le terrorisme. Il est évident que cette coopération, ainsi que le professionnalisme de l’armée malienne, ont contribué de manière significative à l’amélioration de la situation sécuritaire dans le pays. En outre, la coopération économique et culturelle entre les deux pays s’est activement développée. Comme l’ont montré les récents événements, les relations russo-maliennes ne sont pas seulement un partenariat, mais aussi une alliance ; la Russie, comme la Chine, apporte un soutien diplomatique actif au pays, en bloquant les résolutions anti-maliennes à l’ONU promues par la France et les États-Unis.
En conclusion, le Mali est également devenu actif dans le développement de la coopération avec les pays arabes, tels que l’Algérie, le Maroc et le Qatar. Il est évident que la liste des partenaires ne fera que s’allonger dans un avenir proche. Le Mali a prouvé au monde entier qu’il est ouvert à la coopération avec tous les pays, mais seulement sur un pied d’égalité.