Confronté à une crise multidimensionnelle depuis 2012, le Mali est actuellement plongé profondément dans un tourbillon sociopolitique qui a paralysé le fonctionnement du pays. Pour désamorcer cette crise sociopolitique, quatre (4) présidents ouest-africains sont attendus demain, jeudi 23 juillet 2020, dans la capitale malienne (Bamako). Il s’agit des chefs d’Etats de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Niger et du Ghana, respectivement Alassane Dramane Ouattara (ADO), Macky Sall, Mahamadou Issoufou et Nana Akufo Addo.
Ils tenteront, après les deux missions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à leur tour, de concilier le président IBK et le Mouvement du 05 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), un mouvement politico-religieux et de la société civile qui réclame son départ. Cette mission des quatre chefs d’Etats ouest-africains intervient juste après quelques jours de celle des experts conduite par l’ancien président de la République fédérale du Nigeria, Goodluck Jonathan. Cette médiation s’est malheureusement soldée par un échec. Puisque le plan de sortie de crise de ces experts de l’organisation ouest-africaine n’a pas été accepté par le comité stratégique du M5-RFP resté campé sur son mot d’ordre principal : la démission pure et simple du président IBK et de son régime.
Nous retenons trois (3) principales résolutions formulées par les experts de la Cedeao qui ont été rejetés par le M5-RFP.
La première, c’est la reconstitution rapide et consensuelle de la Cour constitutionnelle afin que les « sages » puissent statuer à nouveau sur les résultats des dernières élections législatives. Ils devront se prononcer sur les résultats provisoires publiés par le ministère de l’Administration territoriale et de remettre très probablement dans leurs droits les 31 députés par la défunte Cour constitutionnelle. Il n’est donc pas question de nouvelles élections partielles.
La deuxième est la formation d’un gouvernement d’union nationale. La mission de l’organisation régionale ne propose pas le départ du Premier ministre, mais un quota de ministères pour chaque partie: 50% pour le pouvoir, 30% pour l’opposition et 20% issus de la société civile. Par ailleurs, la priorité de ce gouvernement serait l’Accord de paix d’Alger et la mise en œuvre des résolutions du Dialogue national inclusif (DNI).
La troisième, c’est la mise en place d’une enquête pour déterminer qui sont les responsables des tirs contre les manifestants et de la destruction d’édifices publics lors de l’appel à la désobéissance civile du M5-RFP du 10 juillet 2020. Les experts de la Cedeao espèrent que tout cela pourra être mis en place d’ici le 31 juillet prochain, afin que le Mali puisse se remettre sur les rails. Mais la mise en œuvre rapide de ce plan de sortie de crise est loin d’être gagnée, puisque le comité stratégique du M5-RFP n’a pas obtenu la démission du président IBK et de son régime qui reste son seul mot d’ordre. Maintenant, tout l’espoir se repose sur la médiation de la dernière chance de ce jeudi 23 juillet 2020 des quatre chefs d’Etats ouest-africains.
Tientigui
Source: ledemocratemali