La ville de Bamako est devenue, ces derniers temps, le théâtre de violentes manifestations, qui opposent les forces de l’ordre et les partisans du M5-RFP qui demandent la démission du Président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et de son régime. En cette période de crise, l’accès à la vraie information sur le terrain constitue à la fois un risque et un défi pour les journalistes.
Le rôle du journaliste dans la recherche de l’information est capital en temps de crise : « Il est important pour le journaliste de trouver le bon équilibre entre l’information d’urgence, l’information de service public et l’information constructive pour rendre effectif le droit à l’information aux citoyens pour permettre à ces derniers de mieux comprendre le monde qui les entourent », explique un spécialiste de la communication en temps de crise.
Les journalistes (presse privée et publique écrite, parlée et audiovisuelle) ayant couvert des récents évènements du M5-RFP, violemment réprimés par les forces de l’ordre, ont eu leurs doses de corrections au même titre que les manifestants. Fort heureusement, aucun décès n’a été recensé au sein de nos confrères dont certains sont blessés, leurs matériels de travail endommagés.
En effet, ces soldats de l’information (hommes et femmes de médias) n’hésitent pas à aller au charbon à la recherche de l’information pour satisfaire les lecteurs ou téléspectateurs qui souhaitent vivre ces évènements en temps réel.
« C’est vrai, depuis le début de la crise, les journalistes peinent à travailler convenablement. Ce qui est fréquent en temps de crise. Mais ce qu’on déplore, c’est l’agression dont ils sont victimes. Il urge pour les faîtières de trouver une solution à cela. Pour ma part, il s’agit d’aller au-delà des communiqués, de sortir pour rencontrer les responsables de la police et du M5-RFP », propose Mohamed Dagnoko, Correspondant de MEDI TV à Bamako.
Aussi, souligne notre confrère, en situation de crise, le journalisme devient une profession assez exceptionnelle : « La couverture d’une crise est délicate. Elle nécessite plus de recul qu’en temps ordinaire. L’idée, c’est de se rassurer que l’information que nous allons diffuser est sûre, car les conséquences peuvent être très graves s’il s’avère que c’est une information fausse ou une manipulation. Il revient à la Haute Autorité de la Communication (HAC) de jouer pleinement son rôle en assainissant le milieu, et aux organes de presse de donner plus de place aux faits qu’aux commentaires ».
Pour nombre d’observateurs, ce sont la recherche du sensationnel et la course à l’audience toujours impitoyables, qui sont aujourd’hui les sujets favoris de certains journalistes maliens qui tombent généralement sous le coup de la diffamation ou d’atteinte à la vie privée d’honnêtes citoyens.
Dans tous les cas, le droit d’informer est une composante essentielle de la démocratie. Mais, la recherche de l’information d’utilité publique constitue de nos jours un véritable challenger pour les journalistes. Le plus souvent, ces infos sont frappées du sceau de la confidentialité. Et le journaliste est parfois obligé de passer par plusieurs moyens pour les avoir et les mettre à la connaissance du public qui a droit à la bonne information.
Voilà pourquoi, on doit faciliter la tâche aux hommes de médias qui en plus de leurs rôles d’information et de sensibilisation, concourent à l’apaisement du climat sociopolitique en diffusant des messages rassurants.
Andiè Adama DARA
Source : Bamakonews