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La candidature unique n’est pas nécessairement la meilleure méthode, pour l’opposition, de gagner une élection présidentielle

Au Mali, on compte   plusieurs candidatures à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain, et ce qui n’est pas une mauvaise chose  en soi,  dans un cadre légal.

La candidature unique n’est pas nécessairement la meilleure méthode, pour l’opposition, de gagner une élection présidentielle. Le nombre élevé de candidats peut parfois être un atout.  L’alternance n’est pas forcément liée à une candidature unique de l’opposition. C’est même  quelquefois dangereux et peut engendrer de mauvais résultats pour l’opposition, dans le cas où le candidat retenu ne serait pas le choix des électeurs des autres partis et groupements politiques.

Les consignes de vote ne seront pas nécessairement suivies. Car les électeurs dont le candidat  ne sera pas  choisi peuvent ne pas suivre la consigne donnée par ce dernier. Les électeurs restent libres et souverains dans leur choix et beaucoup d’entre eux penseront plutôt à la crédibilité du candidat choisi qu’à la consigne donnée. Certains  électeurs ne peuvent même se décourager et aller voter le candidat de la majorité au premier.

Donc, s’il  y a plusieurs candidats dans un cadre légal, cela peut créer une dispersion de voix et mettre le président sortant au second tour. Dans ce cas, il serait facile  de créer un front commun contre lui. Et les électeurs peuvent facilement se mobiliser même s’il n’y a pas de consigne.

Dans la perspective de l’élection présidentielle sénégalaise de 2019, l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck,  affirme qu’il faut éviter le piège de la candidature unique. “Il ne faut pas tomber dans le piège de la candidature unique. Tous ceux qui estiment avoir un projet de société et de gouvernement à proposer au peuple sénégalais peuvent être candidat. Maintenant, lorsque le peuple aura tranché, comme c’était le cas en 2012, et aura classé les candidats, les autres soutiendront le candidat de l’opposition  le mieux placé”, a-t-il déclaré. Cette vérité de l’ancien chef du Gouvernement sénégalais est aussi valable pour le cas du Mali.

Le fait d’avoir plusieurs candidatures peut, parfois, créer une dispersion des voix et mettre le président sortant au second tour. Et s’il s’avère que les candidats éliminés au premier tour,  tiennent à l’alternance et au changement, peuvent se retrouver afin de soutenir celui qui sera présent au second tour.

Ce candidat issu de l’opposition doit indéniablement bénéficier du soutien des autres, si réellement l’idée de candidature unique ne relève pas de l’hypocrisie pure et simple, de l’intérêt personnel et égoïste.

Par ailleurs, le tripatouillage électoral  devient facile s’il n’y a qu’un ou deux candidats face à celui de la majorité, qui  pourrait  s’attribuer 51% de voix, afin d’être réélu dès le premier tour, alors que si  les candidats sont nombreux, un second tour s’impose.

 

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