La place de la liberté de Koutiala a refusé du monde le mardi 31 aout 2021suite à l’appel des membres du collectif des producteurs du coton. Un appel qui intervient suite à la crise de leadership qui prévaut au sein de l’union des sociétés coopératives des producteurs de coton. Il s’agissait pour les organisateurs d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur les conditions dans lesquelles les élections se sont tenues dans les différentes filiales.
La crise pour la présidence de la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton devient de plus en plus inquiétante. Pas plus tard que la semaine dernière, Bakary Koné et Bakary Togola chacun de son côté se réclamaient être à la tête de la coopérative et producteurs de coton. Ce tiraillement et les conditions dans lesquelles les deux réclament le trône, suscitent la colère des membres du collectif des producteurs de coton qui, à travers ce meeting protestent la présidence de ces deux. Ils estiment que ni l’un encore moins l’autre ne peut se prétendre être le président. Le constat est presque les mêmes au niveau des différentes filiales par rapport à la tenue des élections de base qui se sont tenues dernièrement dont à la finalité Bakary Koné se réclame président de l’U-SCPC. Aux dires des manifestants au niveau de leurs filiales respectives, les élections se sont tenues en violation des textes de l’union. Le choix des représentants des producteurs de coton était fait par affinité. Les véritables producteurs de coton ont été mis à l’écart et n’ont pas pu accéder à la salle. Dans certains cas l’on avait informé les producteurs du coton du report des élections et un groupe restreint s’est retranché en catimini pour faire une liste comme l’ont laissé entendre les manifestants. Lors de ses élections, aucune représentation du département de tutelle et des autorités administratives n’a été constatée comme le dit Madou Goita représentant de Kemparana. Au regard de ses faits susdits peut-on parler d’élection légitime ? S’interroge Mamadou Bengaly représentant de la filiale de Sikasso. Un constat d’huissier a été fait et des plaintes ont été déposées devant les juridictions pour contestation. Pourtant, à travers une lettre adressée aux gouverneurs, le département de tutelle (ministre de la santé et du développement social) avait demandé de sursoir la mise en place des bureaux de base de l’union. Nonobstant cette lettre, certains se sont entêtés à organiser une élection qui d’ailleurs peut être un facteur d’aggravation de la crise de présidence au sein de l’union.
Les recommandations des assises sur le coton, foulées au pied
Au terme des assises sur le coton, les producteurs de coton avaient demandé la mise en place d’un organe transitoire qui à son tour organisera les élections des membres de l’union de la base au sommet. Après 6 mois de la tenue de ces assises, les recommandations peinent à être appliquées. Certains veulent profiter de ce retard pour mettre en œuvre leur plan machiavélique comme le dit Gaoussou Sanogomembre du collectif des producteurs de coton à Koutiala. Pourquoi ne pas prendre les aspirations des producteurs exprimées lors des assises sur le coton ? S’interroge M. Sanogo. Pour lui, ce conflit pour la présidence de la l’union est de nature à ‘’détourner’’ les maigres ressources qui doivent revenir aux producteurs de coton. ‘’Nous allons plus nous laisser faire’’ a affirmé Sekou Coulibaly président du collectif des producteurs de coton de Koutiala
Fort de ce constat, les membres du collectif des producteurs de coton ont demandé aux autorités de la transition de prendre des dispositions nécessaires pour mettre hors d’état de nuire les deux camps qui d’ailleurs ne sont pas à leur service. Le plutôt sera le mieux afin d’éviter toute complication qui peut compromettre la culture et la vente du coton.
Soutien total à la transition
Les efforts déployés par les autorités de la transition pour atténuer la souffrance des producteurs de coton n’ont pas été dans les oubliettes lors de ce meeting. La subvention de l’engrais (11 000fcfa le sac et 500fcfa), la fixation du prix du kilogramme de coton à 260 fcfa a été saluée par les producteurs de coton. C’est ainsi que les membres du collectif attendent soutenir la transition pour les efforts déployés. L’engagement et la clairvoyance de Nango Dembélé PDG de la CMDT était au bout des lèvres des manifestants. Celui qui est à la tête de la CMDT aujourd’hui semble faire l’unanimité auprès des cultivateurs. Le Mali retrouvera sa place de leaders grâce à cet effort, et la floraison des plantes suscite de l’espoir.
Au regard des propos des manifestants relatifs à la présidence de l’union des sociétés coopératives de producteurs de coton, il est plus que nécessaire pour les autorités de prendre des mesures pour calmer les ardeurs. La récolte et la vente du coton effectuées dans cette condition, la gestion des fonds qui doivent revenir aux producteurs ne pourra pas se faire. Quid de ces bureaux sera légitime pour faire le dispatching des ristournes ?
Source : 223 Infos