Là est la question. Reportées plusieurs fois en violation flagrante des dispositions constitutionnelles, les élections législations annoncées pour mars prochain continuent à faire couler des salives. Face à plusieurs de délégués régionaux et locaux dont le secrétaire général David Coulibaly dans la grande salle de conférence de la maison du partenariat le samedi 25 janvier dernier, le Président du Mouvement pour un destin commun (MODEC), Konimba Sidibé, a fait une mise à garde chaude à l’exécutif dont la mauvaise foi est ,selon lui ,constable dans le processus électoral entamé. « Le gouvernement, dans sa volonté de bâcler les élections législatives, vient de les programmer sans aucune préparation », alerte-t-il. Les Maliens assisteront-ils à un remake du hold-up électoral de 2018 ? Pas question, poursuit le chef du parti des hommes intègres. « D’ores et déjà, il est clair que si le gouvernement s’amuse à bâcler ces élections comme il l’a fait lors de la présidentielle, il trouvera les militants et les sympathisants du MODEC sur son chemin, car nous ne sommes pas prêts à laisser faire une autre débâcle électorale pour voler les voix du peuple, pour tuer la démocratie. Nous ne nous laisserons pas faire », insiste-t-il avec véhémence avant d’enchainer en ces termes « S’ils veulent préparer une mascarade électorale, qu’ils sachent déjà que nous sommes dans la préparation du conflit postélectoral qui va s’en suivre. Donc il est important que nous le disions clairement et nettement dès maintenant. Tout le monde veut les élections. Personne n’a souhaité un report. Mais, nous voulons tous des élections propres. Nous ne voulons absolument pas que la voix du peuple malien soit encore, une fois de plus, volée ».
Les réserves se généralisent…
Vingt et quatre heures plus tôt de cette rencontre du parti des hommes intègres qui avait pour but d’examiner la présence des forces étrangères au Sahel particulièrement au Mali, la plus importante organisation politique de l’opposition, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie, pilotée par le chef de file de l’opposition Soumaila Cissé s’est aussi fait entendre. Selon elle, aucun débat n’a été instauré avec les acteurs concernés pour s’assurer que les déficiences à l’origine des précédents reports aient été corrigées (insécurité grandissante, opérationnalisation des nouvelles régions et réformes électorales pertinentes dont la nécessité a été unanimement reconnue). Il est loisible, poursuit-elle, de constater que depuis l’annonce du dernier report de ces élections et la signature de l’Accord Politique de Gouvernance (APG), la situation sécuritaire s’est davantage dégradée, l’opérationnalisation des nouvelles régions est restée lettre morte et aucune réforme électorale n’a été amorcée. « Il ne s’agit donc, ni plus ni moins pour le Gouvernement et sa majorité, de procéder par malice, en prenant prétexte des résolutions du Dialogue National Inclusif pour répéter le hold up électoral perpétré déjà lors de l’élection présidentielle de 2018. Un tel projet est évidemment porteur des germes d’une crise électorale dont notre pays n’a nullement besoin aujourd’hui », prévient le patron de ladite organisation, l’honorable Cissé qui estime que la fin du mandat prorogé des députés au 02 mai 2020, n’empêche pas de discuter, de convenir et d’adopter des réformes en matière électorale au sein d’un cadre approprié entre les partis politiques, les acteurs électoraux et les départements ministériels chargés des questions électorales, permettant ainsi de redonner confiance à tous les acteurs dans les réformes législatives et le processus électoral. « Le FSD réaffirme sa volonté de prendre part aux élections législatives et tient le gouvernement pour responsable de toute crise pré ou post- électorale pouvant survenir en raison de la persistance des déficiences à l’origine des précédents reports », conclut-elle.
Seydou Konaté LE COMBAT