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Kidal : Meeting du samedi, Alger III et perspectives

« Tous habillés en blanc, nous montrerons notre cohésion pour l’intégrité territoriale … », a dit Abissit Ag Akado 

Concertations nationale partis politique marche prostestation
Membre fondateur du Collectif des Acteurs pour la Paix (Cap Mali), secrétaire général du Conseil National de la communauté « Bella », évoque ses réserves quant à l’aboutissement d’un accord avec les groupes armés. Avec son franc parler, M. Abissit Ag Akado, dénonce le diktat d’un groupuscule sur la majorité de maliens afin d’obtenir des avantages. En tout cas, notre interlocuteur est amer sur la proposition du gouvernement parlant de régionalisation qui aura-t-elle l’aval des populations ?

Mali Demain : Le gouvernement et les groupes armés sont en pourparlers à Alger. Etes-vous optimistes ? Comment voyez-vous l’issue de cette rencontre ?

  1. Abissit Ag Akado : Ces pourparlers d’Alger risquent de ne donner entière satisfaction à personne dans la mesure où les groupes armés ont cherché la fédération, quelque chose de particulier, c’est-à-dire des modes de gestion dans des zones où ils sont majoritaires à l’occurrence Kidal. Je veux dire que tous els espaces des rebelles seront déçus car, il n y aura pas d’Azawad, la République de l’Azawad ; ils auront l’amnistie, beaucoup de projets, de satisfaction matérielle, autonomie de gestion. Mais sur le plan politique, les attentes des rebelles seront déçues en ce sens qu’ils n’auront pas statut particulier, de fédéralisme, qui sont anti constitutionnels. Quand même ces gras auront la multiplication des régions où ils pourront loger un maximum de leurs cadres. Et créant beaucoup de régions, beaucoup de postes de responsabilités leurs seront offertes qui sont l’un de leurs objectifs visés.


L’Etat sera obligé de céder

Aussi, l’Etat malien sera obligé de céder sur certains points qui verront la multiplication des régions qui n’aura pas la l’adhésion des populations. Les groupes armés auront sept à huit régions au nord. En ce moment, les autres feront entendre leur voix. L’Etat souffrira avec la multiplication des régions dans la mesure les pouvoirs publics n’arrivant pas à, administrer comme cela se doit, les huit régions existantes.


Sur le plan sécuritaire, le Mali aura du mal à se faire

Sur le plan sécuritaire, on voit mal comment le Mali va retrouver toute sa plénitude surtout que les français sont déjà sur place. D’où il risque d’avoir un recul de l’Armée. Sur le plan de la sécurité intérieure de ces nouvelles régions crées sera assurée par les groupes armés ; ce qui explique leur harcèlement, leur lobbying international. Ce qui risque d’être une sorte de défaite de Bamako qui sera contraint de reculer face aux desideratas de ces groupes armés. La régionalisation est une défaite pour l’Etat puisqu’obtenue par le fait des armes tout comme l’a été la décentralisation. Quand on organise le territoire, on le fait en temps de paix. C’est ce qui explique cette défaite de l’Etat qui a été contraint à cette solution qui devra au quel où c’est signé, être approuvé par le peuple.


Mali Demain : Dans ce cas, que faut-il faire pour éviter un tel schéma ?
M. Abissit Ag Akado :
Est-ce qu’ont peut éviter ce scénario parce que j’ai toujours dit de faire beaucoup attention et que et le Mali n’est un cas isolé, il y a le cas du Niger avec qui nous partageons beaucoup de similitudes. Le Niger est le frère jumeau du Mali en terme de populations (Touaregs, arabes, Noirs). En tout cas, le Niger a eu sa rébellion et a su la gérer sans créer de particularité pour telle ou telle région. Mais pour notre cas, la pression des groupes armés soutenue par des forces extérieures avec leur agenda, ne doit pas faire oublier le bel exemple du Niger qui s’est assumé. Pour quoi ne nous inspirons pas de ce cas ? Pour quoi pas du cas de la Mauritanie ?


Le Mali ne doit pas paniquer face à la pression

Le Mali ne doit pas paniquer face à la pression, mais doit opposer le droit, la raison et la comparaison avec nos voisins. Il n y a pas de raison de faire quelque chose que les autres n’ont pas fait.
Encore une fois de plus, si l’Etat n’a pas eu satisfaction, est ce que les citoyens en découvrant le contenu de cette régionalisation, ne vont pas créer des tensions, des convulsions?
En guise de rappel, ce sont les mêmes gens (Touaregs, Arabes…) qui ont pris les armes pour contraindre l’Etat. Encore, ce sont les mêmes qui prennent les armes pour avoir plus face à l’Etat qui lâchera du lest au détriment des autres communautés Bellas, Peulhs, sonrhaï. Même la configuration des délégations à Alger, ce sont les mêmes gens qui sont représentés en grand nombre.
Un goût de défaite annoncée
En clair, il y a un goût de défaite annoncée lorsque la régionalisation sera poussée par la force des armes au bénéfice des communautés Touaregs et Arabes. Et c’est là que l’Etat aurait pu prendre des précautions en les désarmants. Mais des questions telles qu’économiques, organisation du territoire ne devraient pas être discuté avec ces gens là seulement puisque ce sont des questions d’ordre national. L’Etat devrait discuter avec eux sur la façon de déposer les armes. C’est pourquoi nous sommes sceptiques car l’application de tels accords seront porteurs de germes de futurs problèmes dans ces régions et dans le reste du pays. Nous ne sommes pas des oiseaux de mauvais augures mais ce sont les groupes armés Touaregs, Arabes qui sont autour de la table de négociation puisque majoritaire. Et ils discutent des questions de territoire, économiques qui intéressent les communautés majoritaires très peu représentées.
Mali Demain : Demain Samedi 25 octobre 2014, la société civile compte organiser un grand meeting patriotique. Quel est le but visé ?
Les gens s’amusent avec le feu…
M. Abissit Ag Akado :
Le but visé, c’est nous tous devrions dire non à toute forme de violation et de division du « précieux héritage » du Mali ; non à toute forme de discrimination entre les régions et fils de ce pays et c‘est pour dire oui à la paix, à la justice et à l’unité nationale. En clair, c’est pour dire non à la division, oui à la paix, à la justice et à l’unité nationale. Vous savez, les gens jouent avec le feu car ce pays a une trajectoire puisque nous avons une histoire depuis el cinquième siècle et on ne doit pas s’amuser avec cela. Si nous ne posons pas des actes pour resserrer la cohésion, sinon les liens entre les citoyens de ce pays, nous devons éviter à tout prix toute action ou toute aventure susceptible de porter préjudice à l’unité.


Mali Demain : Un appel ?
M. Abissit Ag Akado :
Aujourd’hui, les maliens ont suffisamment pris la mesure du danger qui guette la Nation. Nous ne pouvons pas prendre des armes et trouver la paix. A défaut de cela, il faut que nous montrons que nous sommes des citoyens de ce pays par notre détermination afin que le monde saches que nous tenons à notre patrie. Et cela ne coûte rien de venir samedi 25 octobre à partir de huit heures au stade omnisports Modibo Kéïta. Je suis convaincu que cette image pourra assurer la victoire. Tous habillés en blanc, nous montrerons dans ce cas au monde notre cohésion pour l’intégrité territoriale.


Propos recueillis par Bokari Dicko

SOURCE: Mali Demain  du   24 oct 2014.
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