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Kawory Berthé, président de la Fédération Malienne de Cricket : « Nous remercions la société anglaise Lord’s Taverner pour le don et invitons celles maliennes à accorder de l’importance au Cricket »

C’est un président de la Fédération Malienne de Cricket (FeMaCrik) engagé à promouvoir le Cricket malien que nous avons rencontré, le dimanche 16 octobre 2022, au Stade Ouezzin Coulibaly de Bamako. Il était aux côtés de l’équipe nationale Senior hommes de Cricket en entrainement pour les qualificatifs de la Coupe du monde 2024 qui se tiendra aux Etats-Unis et aux Antilles dont les qualificatifs de la zone Afrique se dérouleront du 30 novembre au 9 décembre 2022 à Kigali (Rwanda).

Après cela, viendront les qualificatifs des jeux africains d’Accra de Cricket auxquels le Mali voudrait bien participer en 2023. Kawory Berthé, comme c’est de lui qu’il s’agit, a accepté volontiers de se prononcer sur les questions portant sur les problèmes d’équipements, le soutien des autorités, des entreprises ou sociétés, l’état du Cricket à ce jour. Il s’est réjoui du don en équipements que vient de faire la société anglaise dénommée «Lord’s Tavener» pour leur permettre d’être performants. Il s’est aussi dit ému du soutien de l’Etat et du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM) aux côtés du Cricket. Avant de se réjouir de la bonne santé du Cricket avec plus de 1400 pratiquants aujourd’hui, et d’inviter fortement les sociétés et entreprises maliennes à accorder de l’importance au Cricket, en le soutenant. Lisez l’interview !

Le Républicain: Bonjour monsieur, pouvez-vous vous présenter  à nos lecteurs ?

Kawory Berthé : Je m’appelle Kawory Berthé, je suis professeur  d’anglais à l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (ULSHB), et président  de la Fédération Malienne de Cricket (FeMaCrik)

Qu’est ce qui explique votre présence au Stade Ouezzin Coulibaly aujourd’hui ?

Oui, nous sommes là parce que  notre  équipe  nationale  senior hommes s’entraine. D’ailleurs, tu es là, tu vois les jeunes sur  le  terrain. Il y a une sortie.   Il s’agit des qualificatifs  de la Coupe  du monde 2024  qui  se  tiendra  aux Etats-Unis et aux  Antilles. Nous  préparons les qualificatifs de la zone Afrique qui se dérouleront  du 30 novembre au 9 décembre 2022 à Kigali (Rwanda).  Et  l’équipe du Mali est invitée et on y participera. Cette fois-ci, ce n’est sera pas comme les fois dernières. Parce qu’on a eu l’opportunité de nous entrainer avec une équipe indienne, des travailleurs indiens qui sont au Mali et qui ont formé une équipe. On a l’opportunité de les affronter  presque  deux fois dans la semaine. Ce  qui est en train  de  remonter  le niveau  de l’équipe qui doit partir au Rwanda. Ce  qu’il faut ajouter, en  2023 aussi, nous  avons  un autre projet. Car le Cricket, à un moment, avait été suspendu des Jeux Olympiques. Et le Cricket fait son retour. Lors des jeux africains d’Accra, le Cricket sera présent. Je suis convaincu  que le  Mali sera représenté par une équipe masculine en 2023.

A vous entendre parler et voir l’optimisme sur votre visage, on dirait que le Cricket se porte bien?

Le Cricket se porte bien, même s’il y a ce problème  de financement. Déjà, nous avons  les ressources humaines. On a des gens prêts à jouer au  Cricket malgré les moyens limités dont nous disposons. L’autre petit souci concerne les infrastructures. Mais  là aussi, on  est en  négociation avec les maires pour avoir un espace où on pourra pratiquer le Cricket, même si ce n’est pas dans la capitale. Le Rwanda a fait la même chose. Le terrain de Cricket du Rwanda qui est parmi les meilleurs de toute l’Afrique, est à 45 km  de la ville. C’est la même chose en Gambie où un terrain est construit avec un hôtel quatre étoiles. C’est sûr qu’on arrivera  à ce niveau  un jour. On a de l’espoir.

Parlant de soutien, nous voyons à vos côtés, des équipements de Cricket. D’où viennent-ils ?

Merci pour la question ! En fait cette  histoire date de 2019, lors de notre sortie  de l’équipe des filles au Rwanda. Toutes  les cameras  du monde étaient fixées sur nous. On n’a pas fait de victoire. Les gens ont, de ce fait, été curieux de savoir pourquoi  l’équipe du Mali en dames n’a pas fait une bonne performance. Tout  de suite, on a répondu  en disant que notre premier problème  est un problème  d’équipements.  Le Mali est un pays francophone qui vient de commencer cette nouvelle discipline sportive. Donc, c’est le matériel, l’équipement qui pose problème. Deuxième problème, on leur a dit que  c’est  un problème  d’infrastructures. On  n’a  pas de terrain  à notre nom. Tu vois, l’équipe nationale est au Stade Ouezzin qui est un terrain de football.  Et  le troisième  problème  concerne  les  formateurs. On  leur a dit qu’on a des  formateurs qui ne sont pas assez  qualifiés pour donner un bon niveau à notre discipline.  Il y avait  les journalistes du  monde entier: les Anglais, les Indiens, etc. Quand  on est retournés au Mali, une  journaliste indienne, deux  journalistes anglais et  un journaliste australien  m’ont appelé. C’est  à partir de l’appel des journalistes anglais que  nous avons  eu ces dons. Car  ils ont promis  d’aider le Cricket malien en contactant  les sociétés anglaises qui sont là pour aider les gens qui en ont besoin en matière d’équipements. C’est ainsi  que nous avons reçu tous ces équipements  sans  avoir payé  un franc CFA. Ils ont payé le transport, ils ont envoyé  tout.  Au  niveau  de la Douane  aussi, nous avons trouvé l’exonération. Ce qui été quelque chose qui  nous a beaucoup aidés. Ils sont arrivés le 10 février 2022.

De quoi est composé l’équipement, mon président ?

Tu sais, le Cricket  se joue  avec  un équipement complet  qu’on appelle  d’abord les guichets : les deux trucs  qu’on met sur  un terrain, distancés environ 20 m. Ils nous ont envoyé des guichets non seulement pour les petits en plastiques, mais aussi pour  les grands. Ce  n’était pas suffisant, mais  il faut reconnaître que  ça nous a beaucoup servi.  En  plus  du guichet, il faut  l’équipement  que le joueur porte (les casques, les gants, les protèges jambes, etc.). Ils ont envoyé beaucoup d’équipements complets de protection. Presque toutes  les ligues ont reçu  leurs dotations. Il s’agit des ligues de Bamako, de Sikasso, de Ségou et de Koulikoro. Le  matériel arrivé  faisait  1200 Kg (donc 1, 200 tonnes). Ce qui fait beaucoup de millions de FCFA. Par exemple, une  très bonne batte  pour  un senior  fait 150 000 FCFA. Et ils ont  envoyé beaucoup de battes. Concernant  les casques, le minimum  fait  30 000 FCFA (une seule). Ils en ont envoyé beaucoup. Les jambières aussi font 50 000 FCFA chacune, etc.

Ce  soutien de la société anglaise  Lord’s Taverner donne-t-il de l’espoir  au Cricket  malien ?

Absolument !  Nous sommes en contact permanent  avec cette société qui nous suit  depuis. Chaque  fois qu’on fait  une activité, on leur envoie  des vidéos, des photos, et ils sont très contents de nous. Ils ont fait le don pour la promotion  du jeu de cricket et nous sommes en train de faire cela.

Et  au plan  national, est-ce que vous sentez  la présence de l’Etat, des sociétés ou entreprises  à vos côtés pour  promouvoir  le Cricket ?

On  remercie  l’Etat qui  fait ce qu’il peut. Même  si ce n’est pas suffisant, il y a quand  même  le geste. Il faut  le remercier pour cela. Certainement  dans l’avenir, il  va faire  mieux. Le Comité national  et olympique et sportif  du Mali (CNOSM) est  un soutien  inestimable  du Cricket malien. Pour  nos compétitions, on fait  le budget qu’on  lui donne. C’est  vrai, il ne  couvre  pas tous  les frais, mais  il n’hésite pas. Habib Sissoko et son équipe mettent la main  dans la poche  et donnent  toujours  quelque chose pour nous accompagner. On remercie  le CNOSM  de son  soutien de taille. A part ça, vous parlez les sociétés ou entreprises maliennes. Très franchement,  elles ne voient pas  le Cricket comme une opportunité d’abord. Elles voient  le basketball  et  le football. Sinon, on a démarché pas  mal de sociétés ou  entreprises (Orange, etc.). Mais pour  le moment, elles  ne voient pas d’opportunité  dans le Cricket. J’espère que ça va venir, parce que le Cricket, à ses débuts, n’est pas la même  qu’aujourd’hui. Je suis moi-même très satisfait de ce qu’on a réalisé  en si peu  de temps. Ce qui  est sûr, ça  va  aller de l’avant. Les sociétés qui  trainent le pas, je  suis sûr qu’elles  vont venir. Pas peut-être  dans l’immédiat, mais elles viendront. Nous sommes optimistes, nous n’allons pas nous décourager.

Les pratiquants  du Cricket  sont  estimés  à combien  aujourd’hui?

Nous sommes  environ 1400 à pratiquer  le Cricket aujourd’hui. A Sikasso  seulement, ils sont très nombreux, surtout  les jeunes filles qui ne jurent  que  par le nom du Cricket. On  ne se décourage pas, on continue  de prendre  des initiatives  pour  le vulgariser plus.

Votre dernier mot ?

Souvent, nous avons ce petit problème avec les parents de certains joueurs. Parce que ces derniers ne voient pas d’opportunité, ils ne voient que le football d’abord. Ils n’encouragent pas leurs  enfants à  aller pratiquer le Cricket, alors que le football n’a pas commencé  comme  il est aujourd’hui. C’est  sous Hamane Niang que le Basketball a décollé. Nous  demandons humblement  aux  parents qui sont réticents de comprendre et de respecter le choix de leurs enfants, parce que seul Dieu sait l’avenir.

Interview réalisée par  Hadama B. Fofana

Source: Le républicain

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