Une jeune fille d’à peine 18 ans a rendu l’âme l’après-midi du dimanche 3 mai 2015. Selon des sources médicales, la pauvre fille, mariée dès l’âge de 15 ans, serait victime de son mariage précoce. En clair, son corps fragile n’a pu supporter les assauts répétés de son mari bien plus âgé quelle. Il faut […]
Il faut dire qu’au Niger, où l’on entretient le culte de la famille nombreuse, le statut de la femme est lié au nombre d’enfants qu’elle a. Cela explique en partie que le taux de mariages précoces, plus de 75 %, soit le plus élevé au monde. Si les tendances actuelles se maintiennent, le nombre de mariages précoces passera de 14,2 millions (chiffre relevé en 2010) à 15,1 millions en 2030, selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Les femmes sont trop souvent victimes de violences uniquement parce qu’elles sont du sexe féminin. La violence est alors fondée sur le genre ; c’est-à-dire basée sur les rôles sociaux attribués aux hommes et aux femmes dans la société.
La violence, qu’elle soit physique, sexuelle ou psychologique, affecte les filles et les adolescentes, menaçant ainsi leur santé et leur bien-être. Ce qui compromet leur développement et leur potentiel. Ainsi, la violence peut se définir comme tout acte provoquant ou susceptible de provoquer des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques. La menace d’un tel acte, la coercition et la privation arbitraire de liberté sont également considérés comme des violences. Qu’ils aient lieu dans la sphère publique ou privée, ces actes sont des violences.
S’interrogeant sur les causes du décès de la jeune Nigérienne de 18 ans, la représentante du Fonds des Nations Unies pour la population au Niger, a réalisé que la famille de la défunte l’avait sûrement mariée vers l’âge de 15 ans.
«Laissez vivre les filles du Niger et éliminons le mariage des enfants et les grossesses précoces qui les emmènent trop souvent à la mort», scande la représentante du FNUAP, laquelle se sent responsable du drame survenu dans la vie de la jeune Nigérienne.
Mais ce cri du cœur pourrait être vain, car au Niger, la tradition veut que l’on marie les filles de très bonne heure. C’est ainsi, par exemple, que chez les Fulani, pasteurs nomades, les mariages sont parfois arrangés, alors que les bébés ne sont pas encore nés. Ces arrangements, qui renforcent les liens entre les familles ou les amis proches, permettent aux enfants de faire connaissance en gardant les troupeaux ensemble. Cette tradition tient aussi au fait que les familles tiennent pour scandaleuses les grossesses hors mariage et qu’elles ne veulent pas que leurs filles les déshonorent. Au Niger, le mariage précoce est une question d’honneur familial.
Pour rappel, l’âge requis par la loi pour se marier au Niger est de 15 ans pour les filles, mais elles sont souvent mariées à 12 ans. Quand elles atteignent l’âge de 16 ans, la moitié des filles sont mariées et ont eu leur premier enfant. Elles peuvent être l’une des épouses au sein d’une relation polygame et se trouver aux prises avec des situations auxquelles elles ne sont pas préparées physiquement, ni psychologiquement.
Selon la Banque mondiale, le Niger compte une population de 17,83 millions d’habitants en 2013.