Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaïl Konaté, a rencontré la presse lundi dernier, pour faire l’état des lieux du secteur de la justice et annoncer les actions qu’il entend mettre en oeuvre pour améliorer les choses.
La rencontre s’est déroulée en présence des représentants de la famille judiciaire et des partenaires techniques.
Dans ses propos liminaires, le ministre de la Justice a fait l’état des lieux de la justice dans notre pays. «J’ai vu un palais de justice où il n’y a pas de tables bancs, pas de barres. J’ai vu un palais de justice où le toit est parti, où le juge est exposé aux intempéries (pluie, vent, soleil etc.)», a-t-il témoigné. Il a aussi déploré l’état de surpeuplement des prisons, notamment celle de Bamako où 1810 personnes sont entassées contre une prévision initiale de 400 détenus.
En outre, Me Mamadou Ismaël Konaté a rappelé que les plus hautes autorités ont consenti d’énormes efforts pour l’équipement et l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents du secteur de la justice. Même si, a-t-il fait remarquer, la dotation financière allouée au département de la Justice pour l’année 2017 tourne autour de 15,2 milliards de Fcfa, soit moins de 1% du budget national. A titre de comparaison, le Garde des Sceaux dira que le Niger consacre un peu plus de 2,5% de son budget national à la justice. La Côte d’Ivoire et le Sénégal sont autour de 3% de fonds destinés à ce secteur stratégique de développement.
A en croire Me Konaté, la faible dotation financière de la justice explique l’état défectueux des bâtiments dans beaucoup de localités à l’intérieur du pays. A titre d’illustration, il a cité les tribunaux de Sévaré et de Mopti qui sont dans un état peu enviable. «Nous sommes aujourd’hui dans l’espace de l’UEMOA et de la CEDEAO et nous sommes le seul pays qui consacre moins de 1% du budget national à la justice; c’est pourquoi les bâtiments sont en ruine et les revendications des magistrats, des greffiers ainsi que celles du personnel de la justice peinent à être réalisées», a-t-il expliqué
Par ailleurs, le ministre a parlé du registre des statistiques en soutenant que le Mali compte 571 magistrats (510 hommes et 61 femmes), soit 11% de l’effectif total ; 265 greffiers et 602 surveillants de prison. Il a ajouté que près de 1735 autres personnes participent à la construction de la justice au Mali.
Revenant sur ses ambitions de désengorgement des prisons, le ministre s’est exprimé sur le projet de construction de la nouvelle maison d’arrêt de Bamako à Kéniéroba au coût estimé à 9 milliards de Fcfa. Cette nouvelle prison aura une capacité de 2000 prisonniers. Les travaux de sa construction dureront 24 mois. «Nous voulons faire de la prison un lieu d’humanité qui donne l’occasion à ceux qui se sont égarés un moment dans la société, de pouvoir prendre conscience. La prison doit être un lieu de vie et un pôle de développement social», a insisté le Garde des Sceaux.
Maïmouna Sow
Source: essor