La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest (CEA) a mis en place un Réseau de journalistes économiques pour l’Afrique de l’Ouest (REJAO), «pour couvrir ses interventions dans la sous-région».
Ce réseau est composé d’une trentaine d’hommes de médias spécialisés dans les questions de développement économique, social et environnemental venus des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à raison de deux par pays.
C’était lors d’un atelier de deux jours (28 et 29 septembre) que le Bureau sous régional pour l’Afrique de l’Ouest de la CEA (BSR-AO/CEA) a organisé à Dakar, en collaboration avec la commission de la CEDEAO, de l’Union monétaire et économique ouest-africaine (UEMOA) et de l’Autorité du Liptako Gourma.
Le directeur du BSR-AO/CEA, Dr. Dimitri Sanga, a présidé ces travaux, en présence des responsables des services de communication, de l’information ou de gestion des connaissances de la CEA, de la CEDEAO, de l’Autorité du Liptako Gourma.
Désignés par leurs rédactions respectives, ces journalistes constituent désormais les points focaux de la CEA dans leur pays.
En créant ce réseau, qui s’inscrit dans le cadre de ses orientations stratégiques, l’institution onusienne entend favoriser le développement d’un partenariat responsable et dynamique avec des médias de la sous-région. La CEA veut ainsi garantir une diffusion plus large de ses messages et interventions, des questions de développement d’intérêt pour la sous-région au service du développement économique et social des Etats membres auprès des publics appropriés, notamment les populations qui sont les bénéficiaires ultimes de ses productions.
Créée en 1958, la CEA est une des cinq commissions régionales de l’ONU. Le BSR‐AO/CEA, lui, est un des cinq bureaux sous régionaux que compte le continent. Il couvre l’ensemble des 15 États membres de la CEDEAO.
En sa qualité d’institution onusienne, la CEA a pour mandat principal d’appuyer le développement économique et social de ses Etats membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale. Elle accorde une attention particulière à la production et au partage de connaissances en guise d’aide à la prise de décision aux Etats membres et pour une prise de conscience des populations. Elle souhaite, pour ce faire, « devenir le centre de réflexion de référence pour les questions de développement en Afrique».
Mais, «nous nous sommes rendus compte, à la CEA, que nos productions s’adressent directement aux autorités gouvernementales, aux statisticiens des départements ministériels, aux chercheurs dans les universités etc. pour la prise de décision politique. Or, le but ultime du développement est d’améliorer les conditions de vie des populations. Ces ultimes bénéficiaires du développement ont aussi besoin d’être informées sur les décisions politiques qui les affectent», a expliqué Dr Dimitri Sanga, interrogé en marge des travaux.
Grâce à ces informations produites par la CEA et auxquelles les populations auront désormais accès à travers les articles des membres du réseau, les populations pourront ainsi entamer des procédures de rédevabilité auprès de leurs dirigeants et de suivre les progrès ou le manque de progrès dans les politiques publiques», a-t-il souligné.
Un partenariat établi dont semblent bien se réjouir les participants. Ceux-ci attendent de la CEA une collaboration franche, dynamique et durable. Surtout la disponibilité de l’information et de ses différents experts pour répondre aux questions de recoupement ou aider à comprendre le contenu d’un rapport par exemple. Ils s’attendent aussi à des séances de renforcement de capacités et à la couverture médiatique de ses événements.
Journaliste nigérien et consultant média, Lamine Souleymane a estimé que l’idée doit faire école.
«Il n’y a pas mieux qu’un réseau de journalistes spécialisés qui vont travailler, de jour comme de nuit, pour faire tomber tous ces mauvais clichés à l’origine de la mauvaise perception que les uns et les autres ont de nos Etats. Au point que des dirigeants de certaines puissantes traitent nos pays d’Etats voyous», a-t-il dit.
C’est pourquoi, la CEA doit, selon lui, inscrire cette dynamique dans la durée en créant les conditions d’une bonne collaboration et en prenant en compte les recommandations des uns et des autres.
Envoyé Spécial
Cheick M. TRAORé
Source: essor