Ce mercredi 13 juin, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris doit statuer sur le cas de François Compaoré. Le frère de l’ancien président déchu avait été arrêté à Paris en octobre suite à un mandat d’arrêt émis par le Burkina Faso. L’homme est mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo. François Compaoré refuse son extradition. Mais un élément pourrait jouer en sa défaveur : le Burkina Faso vient d’abolir la peine de mort.
Si lors de l’audience du 28 mars dernier, les avocats de François Compaoré avaient pointé du doigt les failles du dossier et dénoncer une procédure politique, ils avaient aussi dit craindre que la peine de mort ne s’applique à leur client.
Un point essentiel, car la France refuse d’extrader les ressortissants passibles d’une telle peine dans leur pays. Or le Burkina Faso vient justement de l’abolir le 31 mai dernier par un vote de l’Assemblée nationale sur le nouveau code pénal.
Est-ce là une mesure destinée à favoriser l’extradition de François Compaoré ? « Oui », aux yeux de Pierre-Olivier Sur, l’un de ses avocats. « L’évidence, estime-t-il, est qu’il s’agit d’une décision politique et qu’elle intervient huit jours avant le délibéré ». L’avocat se dit néanmoins confiant dans la décision de la chambre de l’instruction.
Du côté de la famille de Norbert Zongo, on estime en revanche que plus rien n’empêche désormais l’extradition du frère du président. « L’équivoque est levée, juge le frère cadet du journaliste assassiné, je ne vois plus d’argument possible qui tienne pour entraver la venue de François Compaoré devant le juge d’instruction ».
L’abolition récente de la peine de mort au Burkina Faso fera-t-elle alors pencher la balance dans le sens de l’extradition ? Réponse attendue à la mi-journée.
RFI