La Cour d’assises de Bamako a rendu son arrêt sur l’affaire ministère public contre Boura Dicko, jugé pour » coups mortels » sur Abdoulaye Barry, courant 2017, à Djigani-Wéré (Baraouli). L’accusé a été condamné à sept ans d’emprisonnement.
Selon les informations, c’est dans la journée du 31 décembre 2016 que Boura Dicko et Abdoulaye Barry, deux jeunes bergers travaillant pour Tidiany Sylla, se disputèrent. Au cours de leur altercation, Boura reçut des coups de bâton d’Abdoulaye avant qu’une tierce personne les sépare. N’ayant pas digéré les coups de bâton, Boura Dicko attendit la nuit et profita du sommeil de son adversaire du jour, Abdoulaye Barry, pour lui asséner plusieurs coups de machette sur la tête.
Transporté d’urgence au Centre de Santé de Baraouéli (Ségou), qui le référera d’urgence à l’hôpital régional de Ségou, Abdoulaye Barry succomba quelques heures plus tard à ses blessures. Une information judiciaire a été ouverte contre Boura Dicko, qui sera inculpé pour » coups mortels « suivant l’article 202 du Code pénal.
Devant la Cour, l’accusé expliquera qu’il s’est disputé, vers le crépuscule, du 31 décembre 2016, avec Abdoulaye Barry, qui lui a asséné des coups de bâton. Et, la nuit, alors qu’il était couché, Abdoulaye Barry a posé ses pieds sur lui. » Je lui ai demandé d’enlever ses pieds. Ensuite, je me suis servi d’un long couteau dans la chambre pour lui porter un coup à la tête « , a-t-il raconté aux juges. A la question d’un juge de savoir s’il a apporté de l’aide à sa victime après son forfait, il a répondu : » je ne lui ai pas apporté d’assistance « .
Dans son témoignage, le patron de l’accusé précisera qu’il a été appelé par les villageois la nuit de la querelle : » j’ai rapidement pris ma moto pour regagner vite Djina-wéré. Arrivé, j’ai trouvé qu’Abdoulaye gisait dans le sang et avait trois traces de couteau au niveau de la tête. Je l’ai amené avec l’aide d’une autre personne à l’hôpital de Baraouéli, qui nous a référé à l’hôpital de Ségou. C’est par la suite qu’il est décédé. J’ai organisé les funérailles. C’est trois mois après que j’ai pu retrouver les parents d’Abdoulaye Barry pour les informer « , a expliqué Tidiany Sylla.
Pour le procureur, l’accusé essaye de nier les faits. Car, dit-il, il a donné plusieurs coups à sa victime. On ne peut pas asséner des coups violents sur la tête d’une personne pour dire ensuite qu’on ne voulait pas sa mort : » C’est un menteur, Il a profité de la nuit et de l’impuissance de sa victime, qui était couchée, pour commettre son forfait « . Le parquet a demandé à la Cour de retenir l’accusé dans les liens de prévention.
Pour la défense, l’accusé n’a pas nié les faits, c’est une vie qui est perdue, « ce que je retiens c’est le remords que mon client éprouve, devant la Cour. La jeunesse c’est la jeunesse. C’est une étape de la folie, je ne dis pas que c’est un élément justificatif de l’acte qu’il a commis. Mais c’est la première fois que l’accusé comparaît devant la justice de notre pays, c’est notre fils. Accordons-lui des circonstances atténuantes « , a plaidé la défense.
A l’issue de l’audience, la Cour a reconnu Boura Dicko coupable de » coups mortels « . Mais, il a bénéficié de circonstances atténuantes avec une peine assortie de sept ans de réclusion criminelle.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant