Ce mardi 22 avril 2025, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) célèbre son jubilé d’or à Accra, capitale du Ghana. Cet événement historique marque 50 ans d’existence de l’organisation, fondée en 1975 à Lagos, au Nigeria, avec pour ambition de promouvoir l’intégration économique, la coopération politique et la stabilité régionale.
La célébration rassemble les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres, ainsi que des dignitaires et des représentants de la société civile. Les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) sont invités d’honneur par le président ghanéen John Dramani Mahama, mais leur présence reste incertaine.
La cérémonie d’ouverture mettra en avant la richesse et la diversité des traditions ouest-africaines à travers des spectacles culturels. Parmi les moments forts, le dévoilement du logo et du thème de ce jubilé symbolisera l’unité et les réalisations de l’organisation au cours des cinq dernières décennies.
Les réalisations et les défis de l’organisation
Durant ces cinquante années, la Cédéao a accompli des avancées remarquables. Elle a facilité la libre circulation des personnes et des biens, renforcé la coopération économique et joué un rôle essentiel dans la résolution des conflits régionaux. Parmi ses initiatives clés figurent la création de la monnaie unique, l’Eco, et le soutien au processus démocratique dans ses Etats membres, témoignant de son engagement envers l’intégration régionale.
Cependant, l’organisation fait face à des défis majeurs. Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger en janvier 2024 a marqué un tournant. Ces trois pays, membres de l’AES, ont exprimé leur mécontentement face à une Cédéao perçue comme influencée par des puissances étrangères et incapable de répondre à leurs préoccupations.
Leur départ, motivé par des désaccords sur la gestion de la sécurité régionale, notamment la lutte contre le terrorisme, et les sanctions imposées après des coups d’Etat militaires, a exacerbé les tensions. Ces sanctions ont été jugées injustes et inhumaines par les pays concernés.
Le retrait de ces membres remet en question l’unité de la Communauté ouest-africaine et sa capacité à relever les défis sécuritaires et économiques. Il soulève aussi des interrogations sur l’avenir de l’intégration régionale et la pertinence de ses principes fondateurs.
Alors que l’organisation célèbre ses 50 ans, elle doit surmonter ces obstacles pour préserver son rôle de pilier de l’intégration régionale. Cela implique de réévaluer ses politiques, d’adopter une approche plus inclusive et de renforcer la coopération avec tous ses membres, y compris ceux qui ont quitté l’organisation.
Ousmane Mahamane
Source: Mali Tribune