Sous le ciel vibrant du centre du Mali, le Festival des Masques et Marionnettes (Fesmamas) a une nouvelle fois transformé Markala en épicentre de la culture et de la convivialité. Pour sa 32e édition, l’événement a tenu toutes ses promesses, entre traditions renouvelées, spectacles engagés et moments de communion inoubliables.
Dès le lever de rideau, le vendredi 18 avril, l’atmosphère était électrique. Des milliers de festivaliers ont convergé vers le site du festival, venus célébrer une culture vivante et ouverte. Les discours de bienvenue – prononcés par le maire de Markala, les représentants du Club de Markala, le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Citoyenneté, et le parrain Mamou Daffé – ont posé les fondations d’une édition placée sous le signe du rassemblement.
La soirée d’ouverture, illuminée par plus d’une dizaine de troupes artistiques, a offert un voyage haut en couleurs à travers marionnettes géantes, danses traditionnelles et rythmes ancestraux. Le Fesmamas, pionnier des festivals indépendants au Mali depuis 1993, continue de tisser des liens entre les générations, les territoires et les peuples.
Le samedi 19 avril au soir, le spectacle “Maa i te sabali” a marqué les esprits. Traduite par « L’homme doit avoir de la mesure », cette création originale, portée par le Complexe Blonba et le Club de Markala, a allié danse, théâtre, contes et masques traditionnels pour transmettre un message fort de tolérance, de paix et de respect de l’environnement. En présence du ministre Mamou Daffé, le public a été transporté par cette fresque vivante où l’art devient outil d’éveil.
Le même jour, l’après-midi s’est animé autour de la traditionnelle course de pirogues sur le fleuve Kirango. Dans une ambiance digne des grandes fêtes populaires, les rameurs se sont affrontés sous les acclamations d’un public conquis. Les gagnants, chaleureusement récompensés, ont reçu leurs prix des mains du ministre de la Culture et du Tourisme, dans une atmosphère joyeuse et inclusive.
Le dimanche 20 avril, place à la légèreté et au rire : une course d’ânes improbable a réveillé les zygomatiques, avant de céder la place, à la nuit tombée, à un grand bal masqué. Au programme : musique, danses et un barbecue géant de 300 chères offert à la foule, preuve que le Fesmamas, c’est aussi l’art de vivre et de partager.
Au-delà des festivités, l’impact économique est bien réel : plus de 40 millions de FCFA injectés dans la ville, plus de 2000 pass vendus à un tarif symbolique de 500 FCFA. Un signal fort en faveur d’une culture accessible, qui profite à tous.
Enfin, le festival ne se limite pas à la scène : il est aussi une agora moderne. Des émissions spéciales, animées par des figures locales telles que Sory Ibrahim Maïga et Mme Ballo, abordent des thèmes cruciaux comme l’environnement, la citoyenneté ou encore le vivre-ensemble, offrant une plateforme de réflexion et de dialogue au cœur de la fête.
Plus qu’un festival, Fesmamas 2025 est une invitation à rêver ensemble, à bâtir des ponts entre traditions et avenir, entre expression artistique et engagement citoyen. À Markala, les masques ne cachent pas, ils révèlent. Les marionnettes ne divertissent pas seulement, elles éveillent. Et la culture, plus que jamais, y est une lumière pour l’unité et la paix.
Correspondance particulière
Source: Mali Tribune