La journée mondiale de lutte contre la désertification est célébrée le 17 juin. L’ONGMali-FolkecenterNyetaaa saisi l’occasion, à travers sa causerie-débat mensuelle« Nyetaa Baro », pour sensibiliser à la préservation des ressources forestières. C’était lors d’un webinaire le 16 juin dernier.
« L’arbre, une ressource à préserver. » Voilà le thème de cette causerie débat qui a réuni les étudiants de l’Institut Polytechnique Rural (IPR), des journalistes, des associations et autres acteurs. Il est d’actualité car le désert enjambe de grands pas et la déforestation va toujours croissante. Selon la Politique Forestière Nationale de 2017, chaque année ce sont environ 500 000 hectares de forêt qui disparaissent au Mali. C’est conscient de cela que Mali FolkecenterNyetaa a initié cette rencontre afin de sensibiliser les acteurs du secteur en posant les problématiques de la préservation et de la gestion durable des forêts ainsi que leur apport dans le développement socioéconomique et culturel du pays.
Le bois fournit 80 % des besoins énergétiques des Maliens
Selon Cheick Oumar Traoré, chef de l’unité de gestion du système d’information forestière, l’arbre a toujours joué un grand rôle dans la vie socio-économique et culturelle du Mali. Au plan culturel, cela s’exerce par les pratiques tradithérapeutiques et l’institution des forêts sacrées. Économiquement parlant, l’ingénieur forestier explique que l’arbre à travers le bois fournit 80 % des besoins énergétiques des Maliens. Les produits forestiers non ligneux (tous les produits qu’on peut retirer de la forêt à part le bois) constituent également une manne financière. « Nous avons fait une étude sur le fourrage et les plantes médicinales dans le district de Bamako et à Koulikoro. Économiquement parlant, nous nous sommes rendus compte que dans ces filières il y a beaucoup d’argent », soutient Dr. Souleymane Lassine Diallo, Professeur à l’IPR. Cependant, si le Mali peine à tirer pleinement profit de ressources forestières, les experts pensent que cela est dû à des problèmes d’organisation, de gestion et d’information. Le Docteur Diallo propose de restaurer les formations forestières et de pallier le déficit d’information des acteurs du secteur en mettant à leur disposition les études thématiques et statistiques du Groupe national de travail sur la Gestion durable des forêts et la Certification forestière.
Recadrer le secteur Pour Cheick Oumar Traoré, beaucoup de potentialités existent au Mali, mais un cadrage du secteur forestier s’impose.Il explique que les produits tels que le zaban, la gomme arabique, ou le karité apportent beaucoup à l’économie nationale cependant leur contribution en PIB n’est pas évaluée. Afin de réduire l’avancée du désert, les experts ont appelés les participants au reboisement, mais pas celui « politique » qui consiste à planter un arbre sous les projecteurs des médias et ne plus l’entretenir. « Acceptez de planter des arbres pour le Mali », a lancé le Dr. Souleymane Diallo à ses étudiants.
Source : Journal du Mali