En 2017, les unités opérationnelles de la Protection civile ont effectué 16.941 interventions au cours desquelles ont été enregistrés 802 cas de décès pour 23.894 blessés, a révélé le directeur général de la Protection civile
Le 1er mars de chaque année est consacré à la Journée mondiale de la Protection civile, instituée par l’Organisation internationale de la Protection civile (OIPC). Hier, les soldats du feu au Mali ont célébré avec faste l’édition 2018 qui avait pour thème : «La protection civile et les institutions nationales pour une gestion plus efficace des catastrophes». La cérémonie, très riche en couleurs, s’est déroulée en présence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta. Le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Salif Traoré, et nombre d’invités de marque étaient de la fête.
Fidèles à leur devise «sauver ou périr», les sapeurs-pompiers du Mali sont au four et au moulin, de jour comme de nuit, pour protéger les citoyens, sauvegarder leurs biens et préserver l’environnement. L’effort est multiforme. Et les sapeurs sont davantage galvanisés par l’attention particulière à eux accordée par Ibrahim Boubacar Kéïta dont le nom est désormais gravé dans les annales de l’histoire de la Protection civile. Il est, en effet, le premier président de la République à présider, personnellement, la célébration de cette Journée dans notre pays. «Tout le personnel de la Protection civile en est fier et reconnaissant», a déclaré le colonel Seydou Doumbia, directeur général de la Protection civile.
Mieux, ces dernières années, beaucoup d’efforts ont été consentis dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie et de travail des sapeurs-pompiers. Le colonel Seydou Doumbia a égrené des avancées significatives aussi bien sur le plan du renforcement en ressources humaines que sur celui de l’amélioration du cadre législatif et règlementaire, en passant par les équipements et les infrastructures. L’amélioration du cadre législatif et réglementaire se traduit de toute évidence par l’adoption de certains textes majeurs comme la loi de Programmation relative à la Sécurité intérieure (LPRSI) et le décret fixant la composition et les modalités de fonctionnement du Comité interministériel de gestion de crises et des catastrophes. En terme de ressources humaines, le colonel Seydou Doumbia a souligné le recrutement de 500 élèves sapeurs-pompiers en 2006, 350 en 2017 et 500 autres pour le compte de l’année 2018. Ce renforcement continu en ressources humaines devra porter l’effectif de la Protection civile à 4.000 personnes à l’horizon 2021. Aussi, en plus de la formation initiale d’officiers (environ 20 sapeurs-pompiers), 800 fonctionnaires (tous grades et corps confondus) ont bénéficié de formations continues au Mali et à l’étranger dans diverses thématiques.
En 2017, la Protection civile aura également capitalisé 14 véhicules de liaison et de commandement, 6 motos de liaison, 25 ambulances (12 semi-médicalisés), 60 radios portatives dont 40 VHF numériques avec GPS…
De nombreuses infrastructures ont également été réalisées parmi lesquelles le centre de secours de Kita, les postes de secours routiers de Kéniéba, Didiéni, Samanyana, Zégoua et de Diboli. «Il est prévu, dans les semaines à venir, l’ouverture des Centres de secours de Kabala et de San, du poste de secours fluvial de Niafunké, et les postes de secours routiers de Bla, Kourémalé et Bengadi», a annoncé le colonel Seydou Doumbia. S’y ajoute le pré-positionnement des ambulances dans certains carrefours et aux périphéries de Bamako. «Il s’agit d’un véritable plan de maillage du territoire national en unités de Protection civile», selon le directeur général. Il a précisé que ces résultats ont pu être réalisés grâce à la clairvoyance du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Salif Traoré. «Son leadership et son souci constant pour la protection des personnes et de leurs biens ont permis de porter la Protection civile à un niveau de référence sous-régionale», a-t-il témoigné, sous les ovations de l’assistance.
Malgré ces efforts consentis par l’Etat, l’année 2017 a été marquée par l’augmentation des interventions. Le colonel Seydou Doumbia a révélé que les unités opérationnelles ont effectué 16.941 interventions au cours desquelles ont été enregistrés 802 cas de décès pour 23.894 blessés. Il a souligné la prédominance des accidents de la circulation avec 14.543 cas enregistrés, pour 558 décès et 22.639 blessés.
Afin de mieux répondre aux attentes des populations et compte tenu des nouvelles menaces, le patron de la Protection civile a demandé la réalisation de nouvelles infrastructures, l’acquisition d’engins de lutte contre l’incendie, l’instauration de la médecine d’urgence et pré-hospitalière…En cette Journée commémorative, les soldats du feu ont eu une pensée pieuse pour leurs camarades, «victimes du devoir». Emu et fier des sapeurs pompiers, le chef de l’État, après voir visité les ateliers d’exposition des moyens d’intervention de la Protection civile, s’est confié à la presse. Il a exprimé toute la reconnaissance de la nation à ces femmes et hommes de qualité, de courage et de combat quotidien. «On ne dira jamais assez combien ce corps est utile dans la sauvegarde des hommes et de leurs biens», a-t-il déclaré, tout en mettant en exergue la devise «terrible» des soldats du feu : sauver ou périr. «On a fait aujourd’hui la litanie de ceux qui sont morts en service, ceci doit interpeller», a indiqué Ibrahim Boubacar Kéïta qui estime que «chacun de nous doit savoir que nous leur devons de manière indicible». Le chef de l’Etat s’est dit impressionné de constater que certains s’obstinent encore, malgré toutes les sensibilisations, à s’installer au-dessus de bouches d’incendie qui sont pourtant d’utilité publique avérée. Autant il a déploré le comportement des «farfelus» qui s’amusent à faire de fausses alertes. autant il a lancé un message de soutien aux sapeurs-pompiers: «Aidons les, suivons les consignes de la Protection civile», a-t-il clamé. Les conseils donnés par les sapeurs-pompiers doivent être considérés comme des consignes de protection vitale, selon le président Kéïta. Aussi a-t-il exhorté les motocyclistes, singulièrement les jeunes, à porter le casque. «Mais pas un casque calebasse», a précisé le chef de l’Etat qui a recommandé les casques bourrés, ceux qui amortissent réellement les chocs.
Lors de cette cérémonie, l’assistance a eu droit à des exercices de simulation, à un sketch sur la gestion des catastrophes et à un défilé des troupes
Issa Dembélé
Source: L’ Essor