Comme chaque année, le monde entier a fêté la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines ce mercredi 6 février 2019. À l’occasion de cette journée, les Nations-Unies ont invité à mettre en place des mesures concrètes pour éliminer toutes les violences à l’égard des filles et des femmes.
Selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « Il s’agit d’un déni de leur dignité, d’une mise en péril de leur santé et d’une source de douleur et de souffrances inutiles, risquant même de se traduire par leur mort ». De leur côté, le fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF), le fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et ONU ont souligné que cette pratique peut avoir des conséquences désastreuses sur le physique, la psychologie voire la vie sociale des jeunes filles et des femmes.
Dans le monde, ils sont moins de 200 millions de filles et de femmes en vie à avoir subi une mutilation génitale. Ces trois agences rappellent que les mutilations génitales violentes les droits des femmes à la santé sexuelle et reproductive, à l’intégrité physique, à la non-discrimination et à une vie exempte de tout traitement cruel ou dégradant. C’est pour cette raison que ces agences de l’ONU ont tenu à préciser : « Ces pratiques constituent également une entorse à la déontologie médicale : les mutilations génitales féminines ne sont jamais sans risque, même si elles sont effectuées par un personnel de santé dans un endroit stérile ».
De son côté, M. Guterres explique : « Les mutilations génitales féminines trouvent leur origine dans les inégalités et les déséquilibres de pouvoir entre hommes et femmes ». À ses dires, ces violences s’expliquent par le fait que maintes femmes sont privées de possibilités pouvant leur permettre de « pleinement réaliser leur potentiel et leurs droits ».
Selon les trois agences onusiennes, il est impossible de séparer les mutilations génitales féminines des autres formes de violences comme le mariage forcé et précoce à l’égard des filles et des femmes. C’est dans cette optique qu’elles proposent : « Afin d’éliminer cette pratique, nous devons nous attaquer aux causes profondes des inégalités entre les sexes et œuvrer en faveur de l’autonomisation socio-économique des femmes ».
Les Nations-Unies ont également rappelé que la quasi-majorité des dirigeants du monde ont fait de cette lutte une des « cibles du programme de développement durable à l’horizon 2030 ». L’UNICEF, l’UNFPA et ONU Femmes trouvent que la lutte contre cette pratique est un objectif atteignable. « Nous devons donc prendre des mesures immédiates pour concrétiser cet engagement politique », laissent elles entendre.
Les trois agences ont alors réitéré leur appel à la mise en place des politiques et législations pour la protection des droits des femmes et des filles. « Les gouvernements de pays où les mutilations génitales féminines sont répandues doivent également élaborer des plans d’action nationaux visant à mettre fin à cette pratique », lit-on sur le site des Nations-Unies qui précisent que ces plans doivent inclure des prévisions budgétaires destinées aux services « santé sexuelle et reproductive, d’éducation, de protection sociale et d’assistance juridique ». «Pour l’ONU, les déclarations publiques en faveur de l’élimination des mutilations génitales féminines doivent s’accompagner de stratégies globales de changement des normes sociales qui cautionnent les mutilations génitales féminines », expliquent les Nations-Unies sur son site.
Enfin, les agences onusiennes précisent : « Toutefois notre objectif ne se résume pas à faire reculer cette pratique, nous voulons réduire le nombre de mutilations génitales féminines à zéro ».
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays