Dans le cadre de la célébration de la journée internationale des personnes handicapées, le directeur de la Division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma, Guillaume NGEFA, à la tête d’une délégation, a effectué, hier lundi 3 décembre 2018, une visite à l’UMAV (Union malienne des aveugles) et au Centre Housna Ka so « lueur d’espoir pour enfant déficients intellectuels », tous, situés au quartier Faladiè de Bamako, pour s’enquérir de la situation des personnes vivant avec un handicap. Au cours de cette visite, Guillaume Ngefa a souhaité à ce que les personnes handicapées puissent bénéficier du même traitement égalitaire que les autres personnes sans discrimination et de faire en sorte qu’ils puissent bénéficier de tous les droits.
Plusieurs personnalités ont pris part à cette visite des lieux. Outre le directeur de la division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali), Guillaume Ngefa, on notait la présence des autres membres de la division dont Mme Cissé Karina Cissé, Lamine Coulibaly, Mariam Doumbia et Vanessa. On notait également la présence des membres du Réseau Média et droit de l’homme (RMDH) dont son président Boukary Daou. C’est aux environs de 9h 30 minutes que la délégation a été accueillie par les responsables de l’UMAV, son vice-président, Hadji Barry et le coordinateur des clubs des droits de l’homme de l’Umav, Drissa Diarra. Puis s’en est suivie une rencontre. « Cette visite est significative pour le Haut commissariat des droits de l’Homme parce que nous célébrons sur le plan national et international, la journée mondiale des personnes handicapées. Chacun de nous est un handicapé à des degrés divers. C’est important pour nous d’en être conscient. Certains deviennent handicapés dès la naissance, d’autres au cours de leur scolarité ou de leur profession, d’autres encore vers la fin de leur vie, d’autres deviennent handicapés après une opération chirurgicale. Si on essaye de faire un examen profond de notre propre corps, vous verrez que quelque part, nous sommes handicapés », a déclaré le directeur de la division des droits de l’Homme et de la protection de la Minusma, Guillaume NGEFA. Avant de souhaiter la nécessité de mettre en place un cadre légal pour pouvoir mieux protéger les personnes handicapées. A l’en croire, le principe d’égalité est un principe clé des droits de l’homme. En outre, il a souhaité à ce que ceux qui ont un handicap puissent bénéficier du même traitement égalitaire que les autres personnes sans discrimination et de faire en sorte qu’ils puissent bénéficier de tous les droits. «Cela demande des ajustements au sein de la société. Ça demande que le législateur, les autorités puissent prendre non seulement des lois mais aussi des mesures administratives pour accompagner cette situation. L’accompagnement, c’est aussi la sensibilisation. Plus la société est sensibilisée, plus chacun de nous est sensibilisé qu’on est un handicapé potentiel, on est plus sensible à cet état de physique », a-t-il dit. Guillaume NGefa a fait savoir que la spécificité des personnes handicapées doit être reconnue dans le monde de l’emploi et dans les lieux de détention. Selon lui, cette journée donne l’occasion d’évaluer les mesures qui ont été mises en place. Enfin, il a souhaité avoir une idée sur les conditions de vie des membres de l’UMAV. Quant au vice-président de l’UMAV, Hadj Barry, il s’est réjouit de cette visite. Avant de signaler que des choses ont été faites par l’Etat mais beaucoup reste également à faire surtout dans le domaine de l’employabilité des personnes handicapées. Selon lui, le décret d’application de la loi portant protection des personnes vivant avec un handicap se fait toujours attendre. Le coordinateur des clubs des droits de l’homme de l’UMAV, Drissa Diarra abonde également dans le même sens en disant que le recrutement à titre exceptionnel des personnes handicapées dans la fonction publique n’est plus une réalité depuis le coup d’Etat de 2012. Or, dit-il, il y’a une discrimination à l’égard des personnes handicapées dans le secteur privé. Pour sa part, le président du RMDH s’est réjoui de l’engagement de la DDHP de la Minusma pour la promotion des droits des personnes handicapées. La DDHP se bat à la fois sur le front d’une meilleure intégration des handicapés (visuels, intellectuels et autres) et sur celui de la sensibilisation pour une meilleure compréhension et l’acceptation de la société que la personne handicapée mérite assistance, selon Boukary Daou. Une visite guidée des salles informatiques, des classes spécialisées et des classes d’inclusion a donné lieu à des échanges interactifs entre les visiteurs et les élèves de ces classes, sur lesquels nous y reviendrons.
La rencontre de l’UMAV a pris fin par la visite des locaux. Après l’étape de l’UMAV, la délégation dirigée par Guillaume Ngefa met le cap sur le centre d’accueil et d’orientation Housna Ka so. Là, la délégation a été accueillie aux environs de 11h 45 minutes par la promotrice du Centre, Mme Gakou Aïssata Diop qui a fait une visite guidée des différents compartiments du centre avec la délégation. Au cours des échanges, Mme Gakou Aïssata Diop a fait savoir que le centre a été créé en 2012 du fait d’un manque de structure adaptée à la prise en charge d’enfants déficients intellectuels en rive droite de Bamako. Avant d’ajouter que le centre a pour objectif de contribuer à l’épanouissement et à la promotion sociale de l’enfant porteur d’une déficience intellectuelle. A ses dires, l’un des besoins prioritaires du centre est le transport des membres (plus de 70) et le paiement mensuel du loyer. Pour sa part, Guillaume Ngefa a fait savoir que le 3 décembre est une journée de sensibilisation. A signaler que dans chacune des localités visitées, la division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma a offert des cadeaux comme des livres, des affiches, T-shirt et bien d’autres.
Aguibou Sogodogo
Source: Lerepublicainmali