La Journée de l’Afrique a été célébrée avec faste à Bamako, marquant une profonde réflexion sur l’avenir du continent. L’association Perspective Sahélienne et l’African Initiative de Russie ont orchestré une conférence-débat percutante, explorant la question cruciale : « De quel panafricanisme avons-nous besoin ? » Au-delà des discussions animées, l’événement a mis en lumière la richesse culturelle africaine à travers un défilé de mode vibrant et un concours de poésie inspirant, illustrant l’unité et la diversité du continent.
La conférence, qui s’est tenue au siège de Perspective Sahélienne, a réuni des personnalités engagées telles que Ibréhima Kébé TAMAGUIDÉ, Daouda Naman TÉKÉTÉ, Daouda Moussa KONÉ, et Djibril DIALLO, chacun apportant une perspective unique sur le panafricanisme contemporain. L’événement a également été marqué par un concours de poésie et un défilé de mode traditionnelle, illustrant la richesse culturelle du continent.
Nathalie, représentante de l’Association Perspective Sahélienne, a ouvert la conférence avec un discours puissant, rappelant l’importance du 25 mai comme « date symbole de notre unité, de notre résilience et de notre aspiration commune à un avenir meilleur ». Elle a souligné la grandeur de l’histoire africaine, du berceau de l’humanité aux empires anciens, tout en reconnaissant les épreuves passées, notamment la colonisation. Cependant, son message était résolument optimiste, insistant sur les progrès actuels, notamment l’enracinement de la démocratie, le dynamisme de la jeunesse, l’accélération de l’intégration régionale via la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAI), et une voix africaine de plus en plus écoutée à l’échelle internationale.
Malgré ces avancées, Nathalie a mis en lumière les défis persistants sur les inégalités socio-économiques, la menace des changements climatiques, et les conflits. Son discours s’est transformé en un appel à l’action, exhortant à « consolider notre unité », à « investir dans notre jeunesse », à « défendre la paix et la bonne gouvernance », et à « promouvoir une Afrique autosuffisante ». Citant Kwame Nkrumah, elle a martelé : « L’Afrique doit s’unir ! », clôturant son intervention sur un vibrant « Vive l’Afrique unie ! Vive la solidarité panafricaine ! ».
André, journaliste et représentant de l’African Initiative russe, a apporté une perspective internationale au débat. Il a présenté sa jeune agence d’information, créée en 2023, dont la mission est de tisser des liens culturels et informationnels entre la Russie et l’Afrique, en particulier le Mali. « Notre mission est de faire découvrir aux habitants de la Russie l’histoire, la culture et la vie des pays africains, en particulier du Mali, et de faire connaître aux habitants d’Afrique et du Mali l’histoire, la culture et la vie de la Russie », a-t-il expliqué.
André a mis en avant la longue histoire de coopération entre le Mali et la Russie, remontant à l’ère de l’URSS, notamment dans les domaines de l’éducation, de la construction et de l’industrie. Il a établi un parallèle frappant entre les défis rencontrés par la Russie dans les années 90, avec les tentatives de sécession et d’ingérence occidentale, et les expériences vécues par de nombreux pays africains. Pour lui, cette convergence d’expériences rend la coopération mutuelle essentielle, particulièrement dans le domaine de l’information, qu’il a qualifiée d’«arme particulièrement dangereuse » si elle est mal utilisée, ou « positive et constructive » si elle est bien gérée.
Outre les échanges stimulants de la conférence, la journée a été magnifiée par un défilé de mode vibrant, mettant en lumière la richesse et la diversité des tenues traditionnelles maliennes et africaines. Ce spectacle haut en couleurs a non seulement célébré le patrimoine vestimentaire du continent, mais a aussi rappelé que le panafricanisme n’est pas qu’un concept politique, mais aussi une célébration de l’identité culturelle partagée.
Ainsi, cette journée a mis en lumière les multiples facettes du panafricanisme : un mouvement enraciné dans l’histoire, confronté à des défis contemporains, mais tourné vers un avenir d’unité et de prospérité. La collaboration entre des entités africaines et russes comme Perspective Sahélienne et African Initiative suggère une nouvelle dynamique dans la construction d’un panafricanisme plus inclusif et diversifié.
Ibrahim Kalifa Djitteye
