Vendredi au siège de son parti sis à Badala Sema1, le président du Mouvement Citoyen pour l’Alternance et la Transparence (MC-ATT), JeamilleBittar était devant les hommes de média afin de livrer les recettes de son parti pour l’apaisement du climat socio-politique actuel du Mali. Occasion saisie par le nouvel ami du président IBK, d’enlever toute équivoque sur la position de son parti et d’interpeller l’opposition à sortir du jeu politique pour embrasser le chemin de la construction du pays.
« L’élection présidentielle de 2018 a certes vécu, mais, en tout état de cause, il convient de relever que le contexte qui l’a engendré a été particulièrement difficile et à la fois douloureux pour notre jeune démocratie, avec les contestations du camp perdant. Cette situation a finalement conduit à une série interminable de troubles à l’ordre public et de manifestations de rues » a rappelé M.Bittar.
Dans un diagnostic sans complaisance, il a évoqué comme sujet de l’ébullition du climat social, la décision de prorogation du mandat des députés à l’Assemblée Nationale et le report de la tenue des élections législatives initialement prévues en novembre et décembre 2018. Cela, dit-il, après constat de l’impossibilité absolue et manifeste de les organiser dans la limite des délais constitutionnels.
Ensuite, il dira que le pays a été atteint dans ses fondements les plus profonds avec la publication du document du projet de loi portant réforme administrative au Mali.
« Jamais, depuis la crise multidimensionnelle que le Mali a connue en 2012, la cohésion nationale et l’entente nationale n’ont été autant été mises à rude épreuve » a-t-il déclaré.
Sur son chapelet de sujets qui ont contribué au réchauffement du climat social, le président du MC-ATT a égrené la grève des magistrats, la situation au centre du pays ajoutée à celle aussi inquiétante des régions du Nord et l’exacerbation de la récente crise majeure de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Les recettes du MC-ATT
Fort de ces constats JeamilleBittar a formulé un certain nombre de recommandations au président de la République et au gouvernement dirigé par le Premier ministre SoumeylouBoubeyeMaïga.
Au premier point , il a suggéré l’amorce d’un dialogue inclusif entre le gouvernement, l’ensemble de la classe politique malienne, la société civile, les chefs traditionnels, les leaders religieux ainsi que les personnes de bonnes volontés afin que tous, s’investissent pleinement dans la gestion de la crise politique latente.
Cependant, il a précisé que le fondement et le support juridique acquis à travers un avis ou une décision juridictionnelle de la Cour Constitutionnelle quels qu’ils soient, doivent nécessairement reposer sur des compromis politiques résultant d’accords ou d’arrangements politiques.
En plus, il dira qu’il est plus que nécessaire que soit ouvert un cadre de dialogue le plus large possible en vue d’aboutir à un consensus global autour entre autres, du report des élections législatives et l’organisation du scrutin législatif, du projet de révisionconstitutionnelle ainsique du projet de réforme administrative.
Quant au cas de la CENI, il souhaite : « la dissolution de la CENI, après concertation avec la classe politique nationale et la réforme des textes portant création, organisation et fonctionnement de ladite commission ».
Par ailleurs, le président Bittar a répondu à certaines questions des hommes média relatives entre autres, à la position actuelle du MC-ATT sur la scène politique et le climat tendu entre l’opposition et le président IBK.
Par rapport à la première inquiétude, il a rappelé que le MC-ATT conformément aux conclusions issues de la réunion de son comité exécutif national tenu le 5 juillet dernier a conclu une alliance politique et électorale avec la plateforme Ensemble pour le Mali (EPM).
A travers, cette alliance dit-il, MC-ATT s’était engagé à contribuer à la réélection du candidat, Ibrahim Boubacar Keïta et à son accompagnement dans la gestion du pouvoir. « On est de la majorité du président IBK et le gouvernement dirigé par SoumeylouBoubeyeMaïga est le nôtre » a-t-il précisé.
Quant à la deuxième, il n’est pas parti par le dos de la cuillère. « Je ne décourage personne dans ses combats de conquêtes du pouvoir, mais l’essentiel doit être mis devant » a-t-il déclaré. Et de lancer à l’opposition : « Calmez-vous, cinq ans passent vite ».
Par Moïse Keïta
Source: Le Sursaut