Iyad Ag Ghali croyait être capable de bloquer l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. Dans son délire, il s’imaginait qu’on viendrait le supplier ! Mais cette soif d’exister a été contrariée par sa retraite forcée et l’a du coup poussé à multiplier les erreurs grossières. On en vient à douter de la raison du vieux terroriste, y compris dans son propre entourage.
Le vieux Iyad, chassé au-delà de la frontière, a quand même essayé de recruter n’importe qui au Mali, sans même s’occuper d’obtenir de ses hommes la fidélité et le savoir-faire. Pour faire croire en son pouvoir de nuisance, il aurait voulu répandre l’insécurité partout au Mali, dans le nord, le centre et le sud. Constitués de très jeunes combattants pauvres, désœuvrés et mal commandés, ses effectifs ont subi des défections massives. Ces enfants ont tout autant fui l’atrocité des combats, que les rengaines d’une cause absurde.
A Kidal, les jeunes du nord ont enfin pu regagner les bancs de l’école. Une grande cérémonie avec des représentants du gouvernement a eu lieu à cette occasion. Alors qu’il y a à peine un mois les recruteurs du HCUA faisaient brûler le drapeau malien lors d’une manifestation instrumentalisée, les couleurs du Mali flottaient cette fois. Une première depuis 4 ans ! C’est bien là le fruit d’une collaboration nouvelle entre le gouvernement et la CMA, et le signe d’une prise de distance nette du HCUA avec Ansar Dine. Kidal reprend enfin vie.
Affaibli, isolé, Iyad Ag Ghali cherche maintenant des renforts pour survivre. Il a bien essayé de libérer des combattants emprisonnés au Niger, mais en s’attaquant à une prison de haute sécurité, il n’a fait que se brûler les ailes et essuyer un nouvel échec. Après avoir supprimé Cheikh Ag Aoussa parce qu’il composait avec la Minusma, le voilà maintenant seul, sans appui.
Le HCUA n’a visiblement pas compris cet assassinat et a décidé de tourner le dos à l’émir d’Ansar Dine, dont le comportement est devenu incompréhensible, même pour eux. La nomination de Afchaghi Ag Bouhada au poste de chef d’état major n’est pas un choix neutre. En effet, cet Iredjenaten est un ancien lieutenant de son plus cher ennemi, le général Gamou.
Précédé par son destin, le diable Iyad Ag Ghali s’autodétruit…
Ousman Kouare
@kouare
La rédaction