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Partis politiques au pouvoir : Émergence d’une nouvelle oligarchie sans état d’âme

L’instauration, en 1991, du multipartisme intégral au Mali avait suscité d’immenses espoirs chez les populations maliennes. Les acteurs de cette instauration ont fait croire qu’avec ce système politique, c’est le bonheur du citoyen qui est au centre des préoccupations des gouvernants. Après plus de trente années de pratiques, le constat est amer : désillusion totale, déception, etc. Au lieu que le système profite aux populations, ce sont plutôt les gouvernants issus des partis politiques qui s’en sortent bien nantis. D’où l’émergence d’une nouvelle oligarchie.

La démocratie se définit simplement comme le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. C’est une telle définition qui a mobilisé le peuple malien pour mettre fin au prix du sacrifice ultime au régime de parti unique de Général Moussa Traoré. C’était le 26 mars 1991. Le 08 juin 1992, Alpha Oumar Konaré premier président démocratiquement élu du pays, prêtait serment. C’était la joie populaire et l’espoir de voir enfin le bonheur qui était si lointain. Pour avoir une main mise sur tous les compartiments de l’administration publique et des collectivités territoriales, des responsables sont placés à tous les niveaux sur des critères non pas de compétences le plus souvent, mais des critères d’appartenance  au parti politique au pouvoir et à ses alliés du moment. Telle a été la technique de gestion du pouvoir par les partis politiques  jusqu’à l’arrivée, le 18 août 2020, des actuels dirigeants du pays. Cette pratique de gouvernance des partis politiques a permis à de très nombreux cadres d’obtenir des ascensions sociales fulgurantes. Il en a été de même pour des nouveaux opérateurs économiques. Et tout cela au détriment de l’État et du peuple qui rase le mur.

Les fonctionnaires milliardaires

C’est avec la  gestion du pouvoir par les partis politiques que, pour la première fois, on a entendu l’expression ” fonctionnaires milliardaires”. Ils sont des cadres qui ont été placés à des postes dit “juteux”, afin non seulement, d’alimenter les caisses des partis politiques, mais aussi préparer le financement des campagnes électorales. Pour arriver à cette fin, ils recourent à  plusieurs sortes de techniques. Une étude commanditée, en 2021, par l’OCLEI (Office central de lutte contre l’enrichissement illicite) a démontré ces techniques par lesquelles ces fonctionnaires détournent les fonds publics. Cette étude a fait ressortir une multitude de techniques qui dépassent l’entendement. Ce sont entre autres le Dédoublement de l’administration publique ;  la Prise illégale d’intérêts ; la Surfacturation ; la Fraude en matière des examens et concours; les fraudes fiscale, douanière, électorale, informatique, etc. ;  le Faux et usage de faux ; le Délit d’initié ; l’usurpation de titre ou de fonction ;  l’octroi d’avantages sans base légale; les Pots-de-vin issus de la Rétrocession illicite, le Paiement de facilitation (pour diligence); la Commission illicite (  Acceptation d’argent par un agent pour influencer l’attribution d’une commande publique ; la Fixation d’un pourcentage du montant du marché à payer ; le fractionnement des marchés ; l’Attribution illégale de marchés de gré à gré ; l’Accord entre les membres de la commission d’appel d’offres pour favoriser une entreprise afin qu’elle soit attributaire du marché public); Extorsion/Racket/Chantage ; la Distorsion dans l’attribution et l’exécution des marchés publics et délégations de service public (en matière de passation de marché public, d’exécution des marchés publics, etc.); Agents publics dirigeant des Associations/ONG/fondations à travers leurs proches pour leur octroyer des marchés et ainsi bénéficier des avantages de ces structures sous forme de revenus additionnels non déclarés.

De nouveaux opérateurs économiques sur la scène nationale

Les partis politiques au pouvoir ont “créé” des nouveaux opérateurs économiques par des techniques simples. Ces techniques consistaient en l’octroi de marchés publics. Une fois, le marché obtenu, l’opérateur était aidé à obtenir le préfinancement. A la fin de l’exécution du marché, il recevait le reliquat du montant qui était prévu. Pour un second marché, le montant pouvait être le double voire le quintuple. Et le plus souvent, le même opérateur pouvait bénéficier de plusieurs marchés à exécuter. La bonne exécution du marché est le dernier des  soucis de la plupart des représentants de l’État. C’est ainsi que beaucoup de personnes qui n’étaient même pas du milieu des affaires se sont retrouvés riches opérateurs économiques. Certains de ces nouveaux opérateurs économiques n’hésitaient pas à s’afficher publiquement avec les dirigeants des partis politiques. D’autres se faisaient appeler ” opérateur économique de tel ou tel régime”. Ils participent financièrement au fonctionnement des partis politiques.

Avec une telle situation créée pour puiser les fonds publics à d’autres fins qui ne sont que personnelles, peut-on dire que les partis politiques ont-ils géré le pouvoir au profit du peuple ? Assurément non. Et puis, malgré leur richesse arrogante face à la descente aux enfers des populations, ils estiment avoir réalisé un bon bilan dans la gestion des affaires publiques et ne veulent pas céder la place ou bien disparaître de la scène nationale.

En tout cas, la consultation des forces vives de la nation sur la charte des partis politiques devra être une aubaine pour le peuple de créer les conditions de leur affaiblissement au profit d’une nouvelle génération consciente et soucieuse du bonheur du pays.

Cyrille Coulibaly

Source : Nouveau Réveil
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