Plusieurs médias ont révélé le contenu de ce que l’administration Trump propose à Moscou et Kiev. Un plan qui recopie grosso modo la position russe.
Que préconisent les États-Unis pour parvenir à un accord de paix entre l’Ukraine et la Russie? Les propositions de l’administration américaine n’ont pas été officiellement annoncées, mais plusieurs médias en ont publié de possibles contours.
Échanges territoriaux
La Russie et l’Ukraine vont devoir faire des “échanges territoriaux” pour parvenir à un accord, a affirmé JD Vance, au moment où des discussions se tiennent à Londres dans un format réduit par rapport à ce qui était initialement prévu.
Le vice-président a évoqué la possibilité de “geler les lignes territoriales à un niveau proche de ce qu’elles sont aujourd’hui”.
Crimée
Selon le Washington Post, les États-Unis proposent de reconnaître la Crimée comme territoire russe, revendication majeure de Vladimir Poutine. Le média en ligne Axios évoque une reconnaissance “de jure” du contrôle russe dans la péninsule annexée en 2014.
Axios mentionne également une reconnaissance “de facto” des secteurs occupés par la Russie dans les régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.
Otan
Répondant à une autre revendication majeure du président russe, les États-Unis pourraient promettre dans leur plan la non-adhésion de l’Ukraine à l’Otan, selon Axios. Une entrée dans l’Union européenne resterait en revanche possible.
Selon le Financial Times, Vladimir Poutine a proposé début avril à l’émissaire américain Steve Witkoff d’arrêter son invasion et de geler la ligne de front actuelle si les États-Unis reconnaissent la souveraineté de la Russie sur la Crimée et la non-adhésion de l’Ukraine à l’Otan.
“Garantie de sécurité”
Les États-Unis proposent selon Axios aux Ukrainiens une “garantie robuste de sécurité” impliquant un “groupe ad hoc de pays européens” et potentiellement non-européens, sans toutefois en détailler le fonctionnement, alors qu’une implication militaire américaine est souhaitée par Kiev pour donner davantage de poids à cet engagement.
Levée des sanctions et reconstruction
D’après le Washington Post, l’administration américaine pourrait lever les sanctions imposées à la Russie selon les termes d’un “accord futur”.
Côté Ukraine, les États-Unis pourraient proposer un dédommagement et une aide à la reconstruction, sans toutefois préciser “d’où proviendra le financement”, écrit Axios.
Zaporijjia
Donald Trump voudrait faire passer sous contrôle américain la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par les Russes. Volodymyr Zelensky s’y oppose.
Selon Axios, le plan prévoit que la centrale de Zaporijjia soit située en territoire ukrainien mais exploitée par les États-Unis.
Minerais
Le plan évoque également l’accord économique proposé par Donald Trump sur les minerais ukrainiens, écrit Axios.
En parallèle des discussions entre Américains, Européens et Urkainiens, Washington et Kiev ont signé la semaine dernière un “mémorandum d’intention”, première étape visant à conclure un accord complexe sur l’accès aux ressources naturelles et aux minerais stratégiques de l’Ukraine.
JD Vance hausse le ton alors que la réunion de Londres se fait a minima
Cette fuite intervient alors que le vice-président américain JD Vance a affirmé mercredi que les États-Unis avaient fait une “proposition très explicite aux Russes et aux Ukrainiens”. En visite en Inde, il a averti que les deux pays devaient s’entendre sur un accord. Sinon les États-Unis “se retireront”, a-t-il prévenu.
Le président Volodymyr Zelensky a appelé de son côté ce mercredi à un cessez-le-feu “immédiat, complet et inconditionnel” en Ukraine, alors qu’une délégation ukrainienne est à Londres pour des discussions avec ses alliés occidentaux dans un format réduit. “Préserver des vies doit être une priorité absolue pour tous les partenaires”, a-t-il poursuivi.
“Nous soutenons les efforts menés par les États-Unis pour mettre un terme durable à la guerre. Je pense que c’est ce que nous souhaitons tous. En fin de compte, ce doit être à l’Ukraine de décider de son avenir”, a déclaré le porte-parole de Downing Street.