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Italie : 66 000 migrants et réfugiés depuis le début de l’année

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Entre janvier et juillet, 66 000 migrants et réfugiés ont débarqué sur les côtes italiennes. Un chiffre qui dépasse déjà celui de l’année 2013, pour laquelle les autorités italiennes en avaient compté 42 000. D’après Flavio Di Giacomo, porte-parole de la section italienne de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), « ils sont 2 000 à 3 000 personnes à débarquer chaque jour en Italie ». Dans les années 1990, ces flux migratoires passaient par les Pouilles. L’augmentation de ces flux touche désormais la Sicile et ses îles, comme Lampedusa, Pantelleria et Lampione.

« La quasi-totalité de ces personnes sont parties de Libye par voie maritime, explique Flavio Di Giacomo. Quelques-uns d’Egypte, mais dans ce cas-là, ce sont surtout des Syriens fuyant la guerre civile », ajoute-t-il. Une estimation confirmée par le premier ministre italien, Matteo Renzi, qui précisait vendredi 4 juillet, que la Libye était le point de départ de 96 % d’entre eux. D’après la marine italienne, la majorité des migrants viennent de ces pays : Erythrée, Somalie, Syrie, Libye, Mali, Gambie, Sénégal, Egypte, Niger et Tunisie.

485 000 DEMANDES D’ASILE EN EUROPE, 30 000 EN ITALIE

Cet afflux massif s’est aussi traduit par une forte hausse des demandes d’asile dans les pays européens en 2013, estimées par le HCR à un peu moins de 485 000, « soit une augmentation d’un tiers par rapport à 2012 », précise son rapport daté du 21 mars. Selon António Guterres, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, cité dans ce rapport, « ces chiffres prouvent clairement l’effet de la crise en Syrie, en particulier sur des pays et des régions du monde très éloignés du Moyen-Orient. »

« Beaucoup considèrent l’Italie comme une étape avant de rejoindre un autre pays, explique Flavio Di Giacomo. Les Syriens, par exemple, sont souvent des personnes issues de couches aisées de la population. Ce sont des personnes qui arrivent à payer leur voyage et rejoignent des proches, déjà installés ailleurs. » Un constat confirmé par le HCR dans son rapport, qui constate que l’Allemagne a fait l’objet du plus grand nombre de nouvelles demandes d’asile déposées, avec 109 600 requêtes, suivie par la France (60 100 demandes) et la Suède (54 300 demandes). Quant à l’Italie, elle a reçu moins de 30 000 demandes d’asiles.

Par ailleurs, un sixième des personnes arrivant en Italie par voie maritime sont des enfants, note l’organisation humanitaire Save the Children, dans un rapport daté du 26 juin. La majorité d’entre eux sont Syriens et Erythréens. Seuls ou en famille, ce sont des populations particulièrement exposées lors de la périlleuse traversée de la mer Méditerranée. Depuis 2000, au moins 23 000 personnes sont mortes en mer Méditerranée d’après le rapport d’Amnesty International, publié mercredi 9 août.

ENTRE AIDE HUMANITAIRE ET SURVEILLANCE DES FRONTIÈRES

L’Union européenne (UE) a mis en place des organismes qui devraient à terme pouvoir aider l’Italie : Eurosur et Frontex. La surveillance des frontières maritimes et terrestres est assistée par l’Eurosur (mis en place en décembre 2013), tandis que Frontex a été créée en 2004 afin de renforcer la coopération entre les différentes douanes et frontières des pays membres de l’UE.

Après le naufrage de Lampedusa, où plus de 360 migrants ont trouvé la mort le 3 octobre 2013, le gouvernement italien a mis en place l’opération « Mare Nostrum » qui regroupe des structures militaires, policières et humanitaires (dont la Croix Rouge italienne). Cette opération a permis d’intercepter depuis plus de 73 000 personnes en mer. « Après Lampedusa, il y a eu une petite réaction de l’opinion publique, explique le porte-parole de la section Italie de l’OIM, mais avec cet afflux, on manque cruellement de place. En plus des centres existant un peu partant dans le pays, le gouvernement a réquisitionné toutes les structures vides comme des casernes et des écoles fermées. » Des solutions d’urgence qui pèsent sur les migrants autant que sur la société italienne, notamment au niveau sanitaire. Le 16 juin, le ministre de l’intérieur Angelino Alfano menaçait d’interrompre l’opération « Mare Nostrum » si l’Europe n’aidait pas l’Italie, ajoutant que l’UE devait donner une « réponse forte et concrète ».

Vendredi 4 juillet, Matteo Renzi a rappelé la nécessité d’impliquer davantage l’UE. « La Méditerranée n’est pas la mer de l’Italie mais une frontière, au cœur de l’Europe. Il faut une politique européenne », a-t-il estimé, notamment grâce à un renforcement de Frontex. Le premier ministre a également proposé que le HCR s’installe en Libye pour aider le pays à gérer les flux de migrants et réfugiés, soutenant ainsi les opérations humanitaires et maritimes sur la péninsule italienne.

Roxanne D’Arco

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