La police turque a essuyé mardi sa deuxième attaque en quelques jours avec un attentat-suicide contre un de ses bâtiments dans un quartier très touristique d’Istanbul lors duquel une femme “kamikaze” a été tuée et un policier mortellement blessé. Selon le gouverneur de la plus grande ville de Turquie, l’auteure de l’attaque s’est présentée devant un commissariat du district de Sultanahmet en prétextant, en anglais, avoir perdu son portefeuille, avant d’actionner sa charge.
“La femme kamikaze s’est approchée des policiers et s’est fait exploser”, a déclaré devant la presse le gouverneur Basip Sahin ajoutant “la femme kamikaze est morte”. “Elle s’est approchée de la police vers 17h00 en disant en anglais : j’ai perdu mon portefeuille. C’est tout ce que je peux dire. Nous essayons d’identifier l’assaillante”, a poursuivi Basip Sahin.
Grièvement atteint par l’explosion, un policier est décédé des suites de ses blessures à l’hôpital, a rapporté l’agence de presse gouvernementale Anatolie. Un second fonctionnaire de police est “plus légèrement blessé”, a précisé Basip Sahin. Les forces de l’ordre ont immédiatement bouclé les abords du poste de police, situé dans un quartier de la partie européenne de la plus grande ville de Turquie où se trouvent notamment la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue. Selon les médias turcs, deux autres engins explosifs ont été désamorcés par la police sur le corps de la femme “kamikaze”.
Un groupe turc d’extrême gauche derrière cette seconde attaque ?
Cet attentat intervient quelque jours après une précédente attaque visant la police également à Istanbul. Le 1er janvier, un homme armé avait attaqué des policiers en faction devant le palais impérial de Dolmabahçe, un autre site touristique de la mégapole turque situé non loin de bureaux du Premier ministre, en lançant deux grenades qui n’avaient pas explosé.
L’individu, identifié par la police comme Firat Özcelik, avait été immédiatement interpellé et son geste revendiqué par un groupe turc d’extrême gauche, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).
Dans une revendication publiée sur son site internet, le mouvement a expliqué avoir agi en représailles contre le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir, après la mort en mars 2014 d’un adolescent, Berkin Elvan, décédé des suites de ses blessures infligées par la police lors des manifestations dirigées contre le régime en juin 2013. Interdit par les autorités turques, le DHKP-C est à l’origine de nombreuses attaques ces dernières années en Turquie.
Source: lci.tf1.fr