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Investiture de Denis Sassou-Nguesso : le président Bah N’daw parmi les invités de marque

Le président de la Transition, Bah N’Daw, est arrivé hier à Brazzaville (Congo) dans l’après-midi. Accueilli à l’aéroport Maya-Maya par le vice-premier ministre congolais, Fermin Ayessa, le chef de l’État prend part aujourd’hui au Palais des congrès de Brazzaville à la cérémonie d’investiture de son homologue de la République du Congo. Denis Sassou-N’guesso, 79 ans, a été réélu à la tête du Congo, à l’issu du premier tour du scrutin du 21 mars dernier pour un quatrième mandat de cinq ans. Sa victoire a été confirmée le 6 avril dernier par la Cour constitutionnelle avec 88,40% de suffrages.

Juridiction constitutionnelle devant laquelle il prêtera serment, en présence des deux chambres (le Parlement et le Sénat) et le corps diplomatique. Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement africain y sont attendus. Les présidents sénégalais Macky Sall, bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, burkinabè Roch Marc Christian Kaboré y sont déjà présents. Hier en début d’après-midi, le président malien a été reçu en audience par son homologue du Congo. «Je sors satisfait de cet entretien. Je ne suis pas surpris de l’accueil qui m’a été réservé. Mon frère m’a montré que je suis son frère», a déclaré Bah N’Daw à sa sortie d’audience.

La présence du chef d’État à l’intronisation de celui qui est devenu aujourd’hui une sorte d’autorité morale des dirigeants du continent depuis la mort d’Omar Bongo du Gabon et médiateur attiré dans plusieurs crises, se justifie amplement. Elle s’explique aussi par les liens historiques d’amitié et de coopération liant nos deux pays. Le Congo accueille une forte communauté malienne. La juridiction de Brazzaville, qui couvre également la République démocratique du Congo, abrite la troisième plus importante communauté malienne après celle d’Abidjan et de Paris. La présence du président Bah N’Daw apparaît alors comme l’occasion idéale de «témoigner de la solidarité du gouvernement et du peuple maliens aux autorités congolaises et de consolider davantage les relations bilatérales», précise un communiqué de la présidence.

Au plan de la coopération, les autorités maliennes ont décidé d’ériger, en 2012, le poste consulaire créé en 1995, en une ambassade. Au lendemain de leur accession à la souveraineté nationale et internationale, nos deux pays ont tracé un cadre juridique de coopération, en signant d’importants accords dans les années 1960. Ces conventions sont relatives, entres autres, à l’accord de coopération culturelle, scientifique et technique, signé le 10 mars 1964 à Brazzaville, celui dans les domaines commercial, des postes et télécommunications et du transport aérien et la convention générale de coopération en matière de justice entre gouvernements du Congo et du Mali.

Il a fallu attendre près de 20 ans après la signature de ces accords pour assister, en septembre 1982 à Bamako, à la tenue de la première session de la commission mixte de coopération Mali-Congo. Cette rencontre bi et multilatérale a pris des décisions intéressantes et formulé des résolutions dans des domaines aussi variés que le commerce, la libre circulation des personnes et des biens, les transports, les postes et les télécommunications, la culture, l’éducation.

Ces pactes signés dont l’application est loin d’être exhaustive, ont sans doute facilité l’implantation de la forte communauté malienne à travers ce pays. Nos compatriotes vivant au Congo sont considérés comme «la communauté étrangère la plus importante au Congo avec celle de la République démocratique du Congo». Ils opèrent en majorité dans le domaine du commerce général (quincaillerie, électroménager, produits alimentaires, l’habillement etc.).
Avant de s’envoler vendredi pour Bamako après la cérémonie d’investiture, le chef de l’État malien Bah N’Daw pourrait prendre part à titre symbolique (Ramadan oblige) à un déjeuner officiel offert par l’hôte intronisé.

Denis Sassou-Nguesso, officier supérieur, dirige le Congo de 1979 à 1992. Lors de la première présidentielle démocratique de 1992, il est battu par Pascal Lissouba. Mais il récupèrera le fauteuil présidentiel en 1997. Le président Sassou-Nguesso a placé en tête de ses priorités pour les cinq années à venir la paix, la jeunesse et le développement de l’agriculture pour sortir du tout-pétrole et de la dépendance aux importations. Ce challenge est jouable au regard du potentiel dont dispose le pays.

Avec 5,2 millions d’habitants (2018) pour une superficie de 342.000 km2, la République du Congo est peu peuplée. Plus de la moitié de sa population est concentrée dans ses deux plus grandes villes : Brazzaville et Pointe-Noire.
Le pays est en grande partie recouverte de forêts tropicales. Il dispose également de vastes étendues de terres arables non cultivées qui représentent environ un tiers de sa superficie. L’un des dix plus gros producteurs de pétrole d’Afrique, la République du Congo possède aussi d’abondantes ressources minières, pour la plupart encore non exploitées.

Envoyé spécial
Cheick M. TRAORÉ

Source : L’ESSOR

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