Le président malien Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK a affirmé samedi dans son adresse à la Nation à l’occasion de la fête nationale que les fonctionnaires absentéistes ou chroniquement retardataires devront impérativement modifier leur comportement et annoncé l’interdiction des véhicules de l’État servant à transporter des intrants dans des vergers personnels.
Le Mali célèbre ce dimanche 22 septembre le 53è anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale, à l’occasion duquel le président IBK a livré un message aux Maliens dans lequel il a tiré les leçons de la crise multidimensionnelle que le pays a récemment connue.
Ainsi, le président IBK estime qu’il y a de mener “une mission historique” qui “consiste à hisser le Mali à hauteur de ses ambitions contrariées d’abord, et de le faire entrer ensuite dans le cercle vertueux de la prospérité et de la stabilité”. A son avis, “c’est un combat difficile, qui sera de longue haleine (..)”.
Ce combat, dit-il, “nous le ferons de manière méthodique (..), tangible, mesurable. Nous le ferons sans concession au gaspillage de ressources et à la délinquance financière”.
Pour ce faire, le président IBK promet et exige le changement dans les comportements et les mentalités. En effet, selon lui, “le service public doit être efficient. Les fonctionnaires absentéistes ou chroniquement retardataires devront impérativement modifier leur comportement”.
Celui-ci a ajouté : “Les effectifs pléthoriques et désoeuvrés en train de siroter le thé dans un bureau transformé en marché, c’est fini ! Chaque responsable, au niveau où il se trouvera, sera comptable de l’efficience de ses subordonnés”.
Le président malien a également laissé entendre que “les véhicules de l’État servant à transporter des intrants dans des vergers personnels, terminé ! Ils ne devront plus servir que les seuls besoins de leur objet”.
Par ailleurs, le chef de l’État malien a annoncé d’autres mesures draconiennes. Il s’agit de “mettre un coup d’arrêt à la magouille foncière et à la spoliation des pauvres ou des vrais titulaires. Tout sera fait pour doter le pays d’un système cadastral fiable et ce, dans des délais raisonnables”.
D’après le président IBK, “il en sera fini des procès monnayés dans les bureaux de juges oublieux de l’éthique. Nous stopperons le délitement de l’appareil judiciaire, seul contre-pouvoir sûr dans les démocraties représentatives (..)”. “L’argent de l’État restera dans les caisses de l’État, ou sera investi à bon escient au service de l’intérêt général”.
Évoquant la lutte contre la délinquance financière, le président malien dit “savoir que la guerre contre la corruption ne sera pas gagnée tout de suite. Mais si nous ne la gagnions pas, nous aurons manqué de prendre en compte une des leçons majeures des crises de régime, d’État et de société que nous venons de traverser”.
“S’il faut sortir la main de fer du gant de velours pour le salut, le respect et l’intérêt du peuple malien, je le sortirai sans hésiter. Mais je sais que la corruption se gagne d’abord par des réformes systémiques”, a affirmé le président IBK.