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Insurrections : après le Burkina, à qui le tour ?

Les présidents du Congo et de la RDC, Denis Sassou-Nguesso et Joseph Kabila, feraient bien de tirer les leçons du soulèvement populaire qui a renversé Blaise Compoaré.

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L’évolution de la situation politique au Burkina met en alerte maximum certains chefs d’Etat africains, qui craignent une éventuelle contamination de leurs populations par le syndrome burkinabé.

Ainsi, dans les deux Congos (RDC et Congo-Brazzaville), les autorités rivalisent d’ingéniosité pour empêcher leurs populations de s’informer sur les péripéties ayant conduit le peuple burkinabé à prendre ses responsabilités face à la boulimie de pouvoir du désormais ex-président Blaise Compaoré.

Brouillage de signal pour perturber la réception radio-télé, censure de la presse étrangère, interdiction aux organes de presse publics de relayer les informations sur l’évolution de la situation au Burkina, menaces diverses, bref, rien n’a été épargné par Denis Sassou-Nguesso et Joseph Kabila pour empêcher leurs populations d’apprendre comment un peuple peut chasser un dictateur. En RDC, les autorités ont même poussé le ridicule jusqu’à confisquer tous les postes téléviseurs et les radios qui étaient dans les cellules des prisonniers, “pour les empêcher de suivre l’évolution de la situation à Ouagadougou”.

Le réflexe du bon dictateur

Ironie du sort, une délégation de la RDC se trouvait au même moment dans la capitale burkinabée pour étudier la stratégie utilisée par Blaise Compaoré pour faire modifier la Constitution de son pays. Ce qu’il faut retenir de cette fébrilité qui s’est emparée des capitales des deux Congos, c’est que les dirigeants de ces deux pays sont très loin d’être en phase avec les aspirations de leurs peuples.

Et, en bons dictateurs, leurs premiers réflexes n’ont pas consisté à chercher à comprendre comment faire pour éviter la colère du peuple, mais plutôt comment faire pour le maintenir dans l’obscurantisme et la docilité. Il faut dire d’ailleurs que de ce point de vue tous les dictateurs se ressemblent, en ce sens qu’ils ne retiennent jamais aucune leçon susceptible de les ramener vers les peuples.

Ainsi, au lieu de tirer leçon du soulèvement populaire qui a eu raison de“l’homme fort” du Burkina et d’actionner immédiatement le levier de l’alternance pour éviter que les mêmes causes qui ont conduit au soulèvement populaire au Burkina ne produisent les mêmes effets à Kinshasa et à Brazzaville, ils ont choisi plutôt la répression et la censure, comme s’ils cherchaient à cacher le soleil avec leurs doigts. Ces bidasses mal inspirés semblent toutefois oublier que nous sommes dans un monde de technologie, où toute volonté de maintenir un peuple dans l’ignorance est la plus utopique des manœuvres.

Aveuglement

Et, en cherchant à soustraire à leur peuple des informations sur le comportement héroïque du peuple burkinabé, Sassou Nguesso et Kabila sèment eux-mêmes, sans le vouloir, les graines de la révolte dans leurs pays respectifs. Car “on peut tromper une partie du peuple pendant une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps”.

Plutôt que de ramener des leçons de despotisme, la mission congolaise à Ouagadougou ramènera dans ses valises les images d’un peuple en colère et de dirigeants aux abois, implorant l’indulgence de ceux qui n’étaient pour eux que du bétail électoral, taillable et corvéable à volonté. Demain, quand le soleil de la liberté se lèvera dans le ciel des deux Congos, les dictateurs en place se demanderont, comme leurs prédécesseurs, comment cela a pu arriver.

 

Source: courrierinternational.com

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