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Institut Universitaire de Gestion – IUG : « Nin batiè… », Jure un DG atypique

A chaque jour suffit sa peine à l’IUG, où les jours se succèdent et se ressemblent tous : le DG Macalou aux prises avec le syndicat ou des agents. Le dernier épisode du feuilleton dramatique mettait le fameux directeur aux prises avec les contractuels de l’école.

A ce jour, ceux-ci n’ont pas touché leur salaire du mois de mars. Non pas faute d’argent, mais du fait de la seule bureaucratie, ou plutôt de la « méchanceté » d’un homme. Le salaire est sacré. Il l’est encore plus dans un pays comme le Mali où le salaire dans la Fonction publique n’est que de nom, tout en étant ce sans quoi un chef de famille pourrait ne point faire face à ses obligations. Dès lors, il est facile de comprendre la colère des contractuels de l’IUG qui savent, par ailleurs, que le DG Macalou est en train de « jongler impunément avec des centaines de millions de l’école déposés illégalement Orabank ». Si l’on ajoute à ce non-paiement des salaires, le non-paiement depuis janvier des heures supplémentaires des cours du soir, l’arrêt des cours délocalisés (communément appelés ‘’Cours à distance’’ : le DG veut y mettre fin estimant qu’ils ne sont pas rentables, alors que les deux nouveaux véhicules 4X4 achetés sur fonds propres de l’IUG l’ont été en partie grâce à ces cours, mais oubliant surtout qu’il dirige un établissement public dont la vocation première est l’intérêt général et non la rentabilité), c’est à se demander comment ces contractuels arrivent encore à tenir. N’en pouvant plus visiblement, ils ont eu mercredi avec le DG un échange très virulent, au point d’amener celui-ci à montrer sa véritable nature : « Nin batiè, Doumbia, e hakililakekelen de bi sébandiya la ? né ka bandiya ka djougou i ta yé ; i bèfènfèfôdjirikôrô, n’babèmè… »,a-t-il vociféré en bambara à l’endroit du contractuel Doumbia, professeur de psychologie et membre du comité SNESUP de l’IUG, mais bien avant dans le viseur du DG parce que proche de « l’opposition au DG». En substance et littéralement, dit-il : « Au nom de ma mère, Doumbia, tu crois être plus bandit que moi ? Moi, je suis plus bandit que toi, j’entends tout ce que tu dis sous les arbres… ». Hélas ! Ces quelques mots en disent long sur la personnalité du Directeur Général de l’IUG. Si un DG peut s’exprimer comme un charretier, si un fonctionnaire malien, de surcroît proche de la retraite, peut tenir des propos aussi vulgaires, alors la jeunesse malienne a du souci à se faire en matière d’éducation et du sens de la responsabilité. En attendant, à l’IUG, on s’approche chaque jour un peu plus de la ligne rouge : « La situation est explosive », analysent de nombreux agents. Les deux syndicats SNESUP et SNEC ont conjointement décidé d’observer une grève de 48 heures en début de mois. Un deuxième préavis est lancé pour les 23, 24 et 25 avril qui pourrait et devrait être suivi d’un autre préavis de grève illimitée au regard de la profondeur du fossé entre les parties. Certains enseignants se plaignent d’être provoqués en permanence par d’anciens syndicalistes disqualifiés parce que jugés « proches du DG et non de leurs militants ». Le DG a été tout près de cogner le syndicaliste TieauniSacko. Auparavant d’ailleurs, il avait eu des propos violents à son endroit, notamment en essayant de l’intimider et de le narguer en disant qu’il ne pouvait comprendre certaines choses d’autant plus qu’ « il n’est pas encore Docteur et ne maîtrisait pas la démarche scientifique ». C’est ainsi qu’ « à tout bout de champ, il rappelle son titre de Maître de conférences, oubliant qu’en France où il a fait sa thèse de lettres (et non de politologue ! Usurpation d’identité ?), tout docteur est systématiquement Maître de conférences », lui rappelle un enseignant. Le DG oublie, par ailleurs, de signaler, ajoute-t-on, que « son titre de Maître de conférences, il ne le doit aucunement à des travaux scientifiques, mais uniquement à la situation particulière du Mali (où la plupart des enseignants n’ont pas les moyens financiers d’entreprendre des recherches et donc de faire des publications scientifiques) où l’Etat a accordé un grade aux enseignants et chercheurs pour quelque peu compenser l’absence de plan de carrière ». Fidèle à son « penchant d’homme violent », Macalou s’est encore permis récemment de flasher le même Sacko avec son téléphone, au motif que celui-ci comploterait quelque chose avec le financier contre lui, alors que Sacko était simplement retourné chercher un objet qu’il avait oublié dans le bureau du financier. De la paranoïa ? Des agents manipulés par le DG s’adonnent à des provocations par procuration. Macalou, qui ignore peut-être le sens du mot « gentleman », « va jusqu’à tenir des propos désobligeants à l’endroit de dames du service…Bref, à ce jour et depuis son arrivée il y a moins de trois ans, chacun a eu son tour chez le coiffeur Macalou. La seule différence entre les uns et les autres se situe au niveau du seul degré de dignité ou de maîtrise de soi devant un homme qui est à son véritable premier poste de responsabilité (au-delà de son bref passage comme Conseiller technique) et qui se saisit de l’ultime occasion pour nourrir son ego démesuré, doublé d’un fort penchant dictatorial. Oubliant en cela qu’il est dans un milieu universitaire où chacun de ses administrés – ou presque – pourrait valablement le remplacer. Ce auquel devraient commencer les autorités à réfléchir sérieusement, elles qui ont pris goût à faire venir des DG d’ailleurs, d’autres écoles alors que la réciprocité n’est pas effective. L’IUG est finalement victime de sa prétendue richesse. L’argent qu’il génère attise les convoitises. Alors, on fait venir des gens pour se partager la manne entre profiteurs. Au grand dam des vrais acteurs. L’histoire de l’âne qui transporte le tonneau de miel quoi… », dénonce amèrement un enseignant. Avant d’alerter : « En attendant et sans être un oiseau de mauvais augure, si rien n’est fait, si les autorités n’anticipent pas, toute cette tension, manifeste ou latente, pourrait mal finir, dans la violence probablement. Et là, personne n’aurait l’excuse de n’avoir pas su ».
La Rédaction

Source: Le Point

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