Sans distinction d’ethnie ou de religion, dans toutes les villes importantes du Pays Dogon les jeunes ont manifesté hier (4 avril) pour réclamer plus de sécurité au gouvernement malien. A Badiangara, les manifestants sont partis du rond-point Seydou Nantoumé à la préfecture. A Bankass, ils sont partis de la gare routière à la préfecture, et à Koro du Grand rond-point jusqu’à la préfecture. Un seul mot d’ordre: l’implication des autorités pour assurer la sécurité de la population.
Dans une déclaration, ces jeunes du Pays Dogon, sortis en masse et de façon synchronisée ont crié haut et fort leur ras le bol contre l’insécurité, les violences, les amalgames ainsi que les stigmatisations qui sont devenues depuis 2012 leur quotidien. « Le Pays Dogon est meurtri par les assassinats et les destructions de ses villages. Le Pays Dogon est dépouillé de ses réserves alimentaires. Le Pays Dogon est devenu méconnaissable à cause de ces lots de morts, de blessés, de disparus et de dégâts matériels importants. Le Pays Dogon est emprisonné dans la violence depuis 3 ans », souligne la déclaration lue par les jeunes dans chaque ville.
Les manifestants ont montré qu’ils sont conscients que le Pays Dogon est au bord du gouffre et ont exprimé leur agacement face au pourrissement de la situation. Ils ont tous, réclamé leur droit à la vie, à la sécurité, à la protection et surtout à la paix et au développement. « Impliquons-nous davantage dans la recherche de la paix et inscrivons-nous sur la véritable voie de la réconciliation. Ouvrons nos cœurs et dialoguons car nul autre ne viendra le faire à notre place. La paix, c’est nous qui la réussirons », rapporte le communiqué.
Les jeunes du Pays Dogon ont demandé aux responsables du pays de comprendre leurs souffrances et de les libérer de la vague de violence inouïe venue d’ailleurs et qui empoisonne le vivre ensemble dans la zone. Et les marcheurs de d’affirmer : «C’est un cri de cœur. Chers autorités du Mali, prenez toutes les dispositions utiles afin que le Pays Dogon ne tombe plus bas que ce que nous venons de vivre ces dernières semaines à Bandiagara, à Bankass à Douentza et à Koro ».
Ainsi, la jeunesse du Pays Dogon demande à l’Etat d’accélérer son retour dans toutes localités de la zone afin d’assumer ses responsabilités régaliennes et exclusives. Ils ont aussi souhaité rendre plus opérationnelles les forces de sécurité présentes dans la zone afin de mettre à l’abri les champs, les greniers, les pâturages, les puits et les villages.
Une autre doléance des jeunes du Pays Dogon est d’apporter une réelle assistance humanitaire aux déplacés est d’anticiper la crise alimentaire qui naitra de l’impossibilité pour les paysans de cultiver lors de l’hivernage prochain. Ces manifestations ont été largement relayées sur les réseaux sociaux à travers le pays.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain