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Insécurité dans la Région de Ségou : BRANLE-BAS DE COMBAT

 

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La salle de conférences du gouvernorat de la Région de Ségou a abrité le 24 février, une importante réunion sur la situation sécuritaire dans la Région. La rencontre a regroupé autour du gouverneur, Georges Togo, les préfets et les présidents des conseils de cercle, les maires, les, chefs des services techniques, les responsables des organisations socioprofessionnelles, des forces armées et de sécurité, le député Abdoulaye Fofana qui représentait ses collègues, et les conseillers nationaux.

En introduisant les débats, le gouverneur Georges Togo a fait état d’une dégradation avérée de la situation sécuritaire dans la Région de Ségou. Le cercle de Niono a connu à lui seul 28 cas d’attaques armées de supposés jihadistes, attaques qui ont causé 28 morts et plus de cinquante blessés. Le cercle de Ké-Macina a essuyé 8 attaques faisant 5 morts et des blessés.

A la suite du gouverneur, chaque cercle a  partagé ses préoccupations  sécuritaires à l’aide d’un tableau présenté par le commandement  de la 2è Région militaire représenté par le lieutenant-colonel Aboubacar Sermé.

Les grands pôles ou zones d’insécurité sont nombreux et les populations y subissent de multiples formes d’exactions : de Nampala à San en passant par Dogofri, Sokolo, Monimpébougou, Doura, Diabaly, la zone appelée  « l’interfleuve » (intersection des cercles de Ké-Macina, Macina-Ténenkou, San, Djenné et Youwarou).

A la veille de la rencontre de Ségou,  la directrice de l’école fondamentale d’Alatona où la coopération  entre le Mali et les États-Unis a mis en œuvre une stratégie de développement global intégré, a reçu un message menaçant : « Nous ne voulons pas d’école des Blancs dans notre localité ».

Bien qu’ayant fait l’objet de plusieurs ratissages menés par nos forces armées (avec parfois leurs alliés), la forêt de Ouagadou reste un nid de bandits armés. Beaucoup sont aujourd’hui d’avis que les FAMAS doivent y mener une action d’envergure pour tuer  le mal dans l’œuf une fois pour toute.

Il a aussi été question de la création d’une opération militaire autonome pour la Région de Ségou. Si l’ordre militaire de poursuite d’assaillants doit provenir, comme aujourd’hui, du siège de  l’opération Maliba à Gao, les terroristes et autres bandits ont tout le temps de perpétrer leur forfait avant de s’évaporer dans la nature.

D’autres mesures préconisées sont le renforcement des moyens humains, logistiques et matériels des unités opérationnelles présentes, la répartition rationnelle des effectifs militaires dans les zones d’insécurité, la création d’un poste militaire basé soit dans les secteurs de Sokolo, Dogofri, Monimpébougou, Dioura, Timissa,  soit dans l’inter-fleuve.

Il a été proposé également l’implantation d’un peloton de la Garde nationale dans chaque arrondissement et d’une compagnie de ce même corps dans chaque cercle afin d’assurer l’occupation du terrain par les forces de défense et de sécurité ; l’installation d’un service de la Protection civile et d’un commissariat de police à Bla et  l’ouverture d’un poste de Gendarmerie à Falo.

La rencontre de Ségou a préconisé également la multiplication des patrouilles et une présence dissuasive et permanente de l’armée sur le terrain ; l’organisation, en partenariat avec l’association Tabital Pulaku, d’une campagne de sensibilisation des populations et d’éducation citoyenne à grande échelle afin d’endiguer les risques d’expansion de l’extrémisme religieux sous toutes ses formes, une surveillance renforcée de la frontière avec la Mauritanie, la révision du système de communication interprofessionnelle et l’implication des élus, des collectivités et des populations dans la gestion sécuritaire.

Enfin, proposition a été faite de doter les maisons d’arrêt en armements adéquats et de renforcer le personnel pénitencier.  Le gouverneur de la Région de Ségou a été invité à solliciter une participation à l’effort de sécurisation de la Région, des collectivités, des sociétés et entreprises implantées dans la Région, des opérateurs économiques, des députés et conseillers nationaux, des services techniques de l’Etat, des syndicats de travailleurs, etc.

A la fin de la rencontre, le gouverneur a salué l’esprit patriotique  qui a guidé les débats et la volonté manifeste de chaque participant de s’investir pour la paix dans la Région et dans l’ensemble du pays.

  1. A. O. DOLO

AMAP-Ségou

Source : Essor

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