À 72 heures du meeting annoncé par plusieurs partis politiques pour ce vendredi 9 mai 2025, au boulevard de l’indépendance, un membre du Conseil national de transition (CNT), Biton Mamadi COULIBALY, a lancé une diatribe incendiaire contre les organisateurs, qu’il accuse, à tort ou à raison, de vouloir semer le chaos dans le pays.
Dans une sortie virulente accordée à Info 7/7, Biton n’y est pas allé par quatre chemins. L’homme qui parle comme le propriétaire du Mali prévient « Ko ni mi yé tiè yé, o ka bô ! ». En d’autres termes : « Si vous osez, venez ! Mais vous ne repartirez pas indemnes ».
Face à la caméra, il tient ses propos tout à l’aise dans une république censée être de droit, de liberté où les voix des minorités doivent se faire entendre.
Sans murmure, il piétine des valeurs qu’il devait protéger en tant que digne descendant des guerriers de Ségou. En clair, en plus d’un ton martial, ses propos contiennent des menaces à peine voilées : des agressions…
Défendant son propos machiavélique, il tente de justifier sa haine et la violence au motif que derrière le meeting du vendredi se cacherait une volonté manifeste de saboter la transition et de déstabiliser le pays, tout en oubliant que rien ne cautionne son discours si dangereux. Et à ceux qui espèrent bénéficier de la protection des forces de l’ordre, il répond : «Aucun militaire, aucun policier ne vous protègera. Détrompez-vous.»
Ironie du sort : les libertés de réunion, d’association et d’expression, dont il a bénéficié en 2020 pour affaiblir le régime de feu Ibrahim Boubacar KEITA avant d’être renversé par les militaires, Biton veut priver d’autres Maliens de ces mêmes valeurs.
En plus d’être un simple membre du CNT, Biton agit comme le maître du Mali qui a droit sur la vie des Maliens opposés à leur démarche.
« Ce meeting sera votre dernière sortie », affirme devant la caméra sans gêne et convaincu dans ses propos.
Des signaux qui ne trompent pas et montrent l’état de déliquescence de notre nation laissée pour compte où des individus qui ne sont dictés que par l’intérêt personnel et non à la stabilité et la paix dans le pays font leur loi.
Les autorités, en fermant les yeux sur ces déclarations, se rendent complices de dérives très graves et feront jurisprudence.
Dans ses diatribes contre la classe politique, il appelle ouvertement les jeunes des régions à se mobiliser pour empêcher le meeting de vendredi prochain, affirmant que le boulevard de l’indépendance, situé dans sa commune, ne sera pas un terrain de sédition.
« Vous feriez mieux d’aller à Tinzaouatène, là-bas au moins, personne ne vous empêchera », martèle-t-il, appelant à en découdre.
Puis, il accuse les partis politiques d’avoir contribué à l’effondrement du pays et de refuser de reconnaître les conclusions des concertations nationales sur la relecture de la charte des partis.
Pour lui, la dissolution des partis politiques est une exigence populaire, soutenant que « 95 % des Maliens ont dit non à votre système ! La démocratie, c’est la volonté de la majorité.»
Grave que ceux, dont les Biton COULIBALY, qui prônent le Mali Kura se permettent d’être des va-t’en guerre en faisant la promotion du désordre, du trouble, du discours de haine dans pays où l’on doit cultiver le vivre ensemble.
Dans ses paroles empreintes d’une colère profonde, il avertit : «Sortez si vous en avez le cran ! Mais que personne ne traverse le pont sans savoir nager.» Cette déclaration en dit long sur l’intention de ce membre du CNT.
Dans un pays comme le nôtre, les autorités doivent faire attention aux monstres, à l’image de Biton COULIBALY qui entretient la haine et vit de la violence.
PAR SIKOU BAH