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Insécurité, cherté de la vie et mauvais casting du DG de l’EDM-SA 

Cependant, l’arbre ne doit pas cacher l’immense forêt de défis à la fois sécuritaire ; la mauvaise campagne agricole à certains endroits, le coût élevé de la vie, le délestage intempestif en plein hivernage à Bamako et dans les régions depuis l’arrivée à la tête de l’EDM-SA de l’ingénieur en informatique Koureisi Konaté. Faut-il voir l’incompétence de ce dernier à résoudre le problème de délestage devenu malheureusement récurrent ? Rien n’est moins sûr.

 

Au centre, la situation sécuritaire reste une préoccupation majeure, malgré les opérations d’envergure de sécurisation des populations. Les groupes armés djihadistes continuent de dicter leurs lois à certains endroits du pays. Du 25 mai au 25 août derniers, un blocus avait été instauré sur la route nationale entre Douentza et Hombori en passant par Boni par des hommes armés non identifiés. Les compagnies de transport en commun qui quittaient Bamako pour Gao étaient contraintes de s’arrêter à Douentza.

Une situation qui a créé un véritable business pour les transporteurs en pick-ups, qui devaient, à leur tour, par contournement conduire des passagers jusqu’à Hombori moyennant une forte somme d’argent, où d’autres cars de leurs compagnies abandonnées à Douentza étaient aussi stationnées en partance pour Gao. Et vice versa.

A la mi-septembre, une mine artisanale était enfouie, sur la route nationale, à quelque encablure de San. Les usagers étaient contraints de contourner le passage pendant longtemps.

Manifestement, la situation sécuritaire constitue un calvaire pour les populations. A Mondoro, la plus grande commune rurale de la région de Douentza érigée en cercle, les habitants restent cloitrés depuis 2019, privés de leurs activités champêtres, tous leurs bétails volés du fait de la situation sécuritaire délicate. Même si l’assurance leur avait été donnée par des militaires en poste dans le village, au début d’hivernage, les habitants n’ont pas pu cultiver les 2% de leur superficie cultivable, malgré l’abondance de la pluie cette année.

Au sud, la campagne agricole a été fortement mise en difficulté pour faute d’approvisionnement à temps des engrais et son coût élevé. Il faut noter que le sac de 50 kg avoisinait 40.000 FCFA, le double de la saison écoulée. A Koutiala, certains producteurs du coton ont dû sursoir à la production, cette année, en faisant la rotation des cultures.

«On ne pouvait pas acheter des engrais cette année, c’était trop cher. On a dû cultiver à la place du coton le maïs ou l’arachide. Sinon, sans cela, nous serions endetté par la CMDT », raconte un cultivateur à Koutiala.

A Bamako la vie chère frappe tout le monde ou du moins des citoyens à faible revenu. Les prix des produits alimentaires connaissent une augmentation inégalée. Jadis cédé à moins de 15.000 FCFA, le 50 kg du petit mil atteint désormais 25.000 FCFA. De même que le riz de 50 kg cédé au même prix sur le marché à travers Bamako.

Aujourd’hui, nombreuses sont des femmes qui vont au marché les bras ballants, y retournent avec des sachets. C’est dire que le panier de la ménagère est devenu le sachet de la ménagère. Au sein des organisations syndicales le ton monte où d’autres appellent à la grève afin de rétablir l’équilibre.

Pour ne rien arranger à la situation difficile du pays, le délestage intempestif est devenu très fréquent  à Bamako et dans les grandes villes du pays en cette période de pluie, indigne également plus d’un. Plus de 5 heures de coupures d’électricité voire une nuit entière ou une journée dans certains quartiers de la capitale, des jours d’affilés, sombrent les populations dans l’obscurité, paralysent les activités dans le secteur public comme le privé.

Quoi de plus normal pour des observateurs avertis de rappeler que le pouvoir se doit de développer une philosophie du travail, offrir à la jeunesse du travail et finir une bonne fois pour toute avec des discours politiques. Un tour d’horizon des actes posés jusque-là et le vécu des populations maliennes démontrent à quel point nous devons encore mettre pression sur nous-mêmes d’abord, en méditant incessamment cette pensée de l’historien britannique Henry Thomas Buckle (1821-1862) : « Les grands esprits discutent des idées (des projets) ; les esprits moyens discutent des évènements ; les petits esprits parlent des gens ».

Ousmane Anouh Morba

Source: Le Nouveau Courrier

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