Trois agences des Nations unies appellent à une plus grande stabilité des efforts et de l’assistance aux plus vulnérables au Burkina Faso, au Mali et au Niger, en comblant le fossé entre les interventions d’urgence et de développement, à la veille de la table ronde ministérielle internationale sur le Centre Sahel qui se tiendra demain à Copenhague.
«Environ 7,4 millions de personnes dans les trois pays du Centre Sahel ne savent pas de quoi leur prochain repas sera fait. Si l’on compare avec les moyennes des cinq dernières années, l’insécurité alimentaire aiguë a augmenté de 225 pour cent au Burkina Faso, de 91 pour cent au Mali et de 77 pour cent au Niger », lit-on dans un communiqué de presse. Selon la même source, une flambé récente dans les combats a ajouté encore au calvaire de populations qui sont déjà hautement vulnérables aux chocs climatiques. De nombreux habitants ont été forcés d’abandonner leur terre et leurs moyens de subsistance, et de se réfugier dans des communautés hôtes qui font face elles aussi à d’immenses défis. Le nombre de déplacés internes (Pdi) dans la région est passé de 70 000 à près de 1,8 million en moins de deux ans.
L’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), l’Unicef et le Programme alimentaire mondial (Pam) estiment qu’investir dans des programmes intégrés consolidera les efforts pour sauver des vies, protéger les moyens de subsistance et renforcer la résilience.
« Avec l’explosion de conflits, les petits producteurs et éleveurs font face à des difficultés pour accéder à la terre, aux semences et aux outils. Ils font partie des plus vulnérables à ces crises d’origine humaine et aux catastrophes naturelles, et les cheptels représentent 80 pour cent des moyens de subsistance dans la région », a déclaré Gouantoueu Robert Guei, Coordonnateur sous-régional de la Fao pour l’Afrique de l’Ouest.
« Le Centre Sahel exige que nous allions au-delà des cadres habituels d’action. L’Unicef se bat pour protéger le statut nutritionnel des enfants de moins de 5 ans et des mères en accélérant les efforts pour prévenir la malnutrition, et donner les moyens aux communautés, familles et aidants, d’agir et d’être une partie de la solution.
Ces efforts ne seront un succès que si les communautés, les familles et les aidants ont la capacité d’agir, pour prévenir, détecter et gérer la malnutrition. C’est pourquoi nos trois agences intensifient leurs actions conjointes », a déclaré Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. « Il est clair que les conflits engendrent l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans le Centre Sahel où l’insécurité alimentaire croissante avance main dans la main avec l’instabilité et des épisodes de violence en augmentation, » a déclaré Chris Nikoi, directeur régional du Pam pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Adou FAYE
LEJECOM