À Farabougou, la médiation s’active pour desserrer l’étreinte des jihadistes. C’est le quinzième jour d’isolement pour les habitants de Farabougou, au Mali. Ce village de la région de Ségou, dans le centre du pays, est encerclé par des combattants jihadistes qui y interdisent tout accès.
La destruction d’un pont, ce weekend, isole encore un peu plus les habitants, tandis que le manque de nourriture se fait sentir sur place. Pendant ce temps, les tentatives de médiation menées par des notables de la zone, élus locaux et chefs traditionnels, connaissent des avancées.
L’attaque de Farabougou, il y a deux semaines, qui aurait coûté la vie à au moins six villageois et fait neuf disparus, puis le blocus du village, sont donc présentés comme des représailles. Des accusations de collusion avec les groupes terroristes d’un côté, avec l’armée malienne et les chasseurs traditionnels dozos de l’autre, des tensions intercommunautaires qui se superposent : le scénario est tristement classique.
Pour mettre un terme à la situation, les médiateurs locaux ont dépêché deux émissaires, et des excuses ont été présentées aux familles des victimes peules. C’est à présent leur réponse qui est attendue. « Des imams, des griots, des hommes de caste sont mobilisés », précise un médiateur, qui veut croire au succès de cette tentative. Objectif : lever le blocus de Farabougou et éviter de nouveaux affrontements entre, d’un côté, les chasseurs traditionnels dozos qui protègent le village et, de l’autre, les assaillants jihadistes.
L’armée malienne, présente dans la zone, est sur le qui-vive. Lundi, elle a pu livrer par avion un premier stock d’aide alimentaire aux habitants de Farabougou.
Avec Rfi