La commune rurale de Souleye est située dans le cercle de Macina. Elle comporte au total dix (10) villages dont sept (7) ont signé des accords avec les terroristes. Les trois autres (3) villages qui se trouvent actuellement sous l’embargo terroriste ont décidé de s’adresser aux autorités de la transition. C’était à travers une vidéo publiée le 25 mai dernier.
Selon le porte-parole des habitants, Souleymane Tangara, la commune rurale de Souleye est composée de 10 villages. Elle a présentement perdu sept (7) de ses localités à cause des terroristes. Tous les sept (7) villages ont signé des accords avec les ennemis de la paix. A cet effet, a indiqué le porte-parole, seuls les villages de Souleye, Wani et de Tonkôrô n’ont pas signé d’accord avec les ennemis du pays. « Nous avons décidé de rester avec l’Etat. C’est ce qui a été l’origine de notre malheur, puisque nous ne pouvons plus effectuer des déplacements en raison des terroristes. Ils nous empêchent d’aller aux champs », a annoncé le porte-parole des habitants. Aux dires des populations, la commune rurale de Souleye et ses alentours sont présentement loin de la quiétude. Cela est valable pour toutes les localités se trouvant au niveau de l’inter-fleuve de Macina et ses alentours. En compagnie de Seydou Tangara, chef du village de Souleye, les habitants ont saisi l’occasion pour s’adresser au Président de la Transition et à son gouvernement. « De nos jours, notre seule préoccupation est la tenue correcte des travaux champêtres de cette année, parce que cela fait trois ans consécutifs que nous ne cultivons pas à cause des terroristes », ont confié les habitants, soutenant que les effectifs des militaires présents dans les zones doivent être renforcés, puisqu’insuffisants pour la sécurisation des lieux.
Tous les regards tournés vers les autorités
Dans cette vidéo, les habitants ont appelé les autorités de la transition à leur rescousse. « Notre seul espoir reste le Président de la transition, son gouvernement et les Forces armées maliennes. Nous demandons au président de la transition de nous faire parvenir d’autres éléments. Le territoire est vaste pour être sécurisé par une seule équipe », ont-ils dit, maintenant que beaucoup de personnes ont quasiment fui leurs villages. Puisqu’ils sont empêchés de cultiver, ces mêmes habitants annoncent avoir peur de ne pas être touchés par la famine. A cause des terroristes, les gens ne peuvent se rendre dans leurs champs, ni aller aux marchés. A cela s’ajoute la fermeture des écoles, le manque des services sociaux de base, la perte d’animaux. Les habitants ont reconnu les efforts consentis par les militaires présents sur les lieux. Ils ont également mis l’accent sur ceux des chasseurs qui seraient présentement en train de sécuriser les zones. « Nous nous exprimons aujourd’hui grâce aux chasseurs qui se battent sans salaire ou une quelconque récompense. Assimi Goïta et son gouvernement doivent prêter attention sur les efforts des chasseurs. Ces derniers et les militaires doivent se donner la main pour sécuriser les zones. Nous ne demandons que la paix et la sécurité », ont exprimé les habitants.
Quand les terroristes tirent sur ceux qui osent sortir
Du témoignage d’un élu du lieu, plus personne ne peut se déplacer au-delà d’un kilomètre sans se faire attaquer par les terroristes. « Les terroristes tirent sur nos enfants. Ils tirent également sur nos maris qui osent sortir pour aller aux champs », a déploré une dame. Au nom des jeunes, le sieur Binati Diarra a rappelé que cette situation remonte à 2023. Puis de souligner que la situation ne fait que compliquer. « Nous souhaiterions plutôt nous sauver », a indiqué le porte-parole des jeunes qui a dénoncé l’assassinat d’une dizaine de personnes par les terroristes dans la zone.
Mamadou Diarra
