A l’initiative de l’Association nouvelle vision de la région de Dioïla, dirigée par Mohamed COULIBALY dit Bavieux, les populations du Banico (région de Dioïla) étaient mobilisées, ce mercredi 4 septembre 2024, contre les accidents de la circulation routière qui ont connu une recrudescence, ces derniers mois, sur l’axe Bamako-Fana. C’était à la faveur d’une campagne de sensibilisation des usagers de la route au poste de contrôle de Fana ; en présence des autorités traditionnelles, politiques, administratives, judiciaires et de sécurité de la région de Dioïla et du cercle de Fana ; des représentants de la société civile.
L’objectif était de rappeler à tous les usagers de la route l’importance de la prudence et du respect des consignes des autorités routières. Cette rencontre a été une occasion pour l’Association nouvelle vision de la région de Dioïla et ses invités de sensibiliser et de rendre hommage aux victimes des accidents tragiques de la circulation.
«Roulez prudemment, respectez les règles, et souvenez-vous : celui qui va doucement arrivera sûrement», «Le procureur de la République de la région de Dioïla s’engage à faire respecter la sécurité routière avec l’ensemble des acteurs afin de restaurer l’autorité de l’Etat », «La sécurité sur nos routes est l’affaire de tous», tels étaient le principaux messages délivrés hier mercredi par l’Association nouvelle vision de la région de Dioïla, à l’occasion de cette mobilisation.
Après les mots de bienvenue du représentant du chef de village, Fakoro KOUYATE ; du maire de Fana, Abdoulaye COULIBALY, le préfet du cercle de Fana, Dahirou TAPILY, a salué cette initiative de l’Association.
L’ANASER prend le taureau par les cornes
De son côté, le DG de l’ANASER, Ousmane Bah MAIGA, a souligné que plus de 57% des accidents sont dus à l’excès de vitesse. Donc, soutient-il, des accidents évitables.
Face à cette situation, les responsables de l’ANASER en collaboration avec les tous les usagers de la route, ont élaboré une charte de la circulation.
Pour ce faire l’ANASER envisage de multiplier les campagnes de contrôle sur l’ensemble des routes nationales.
«Nous disposons des appareils de contrôle et de mesure de la vitesse, des appareils de test du taux d’alcoolémie, de test de drogue qui peuvent tester de 6 voire 8 stupéfiants», a-t-il assuré, avant d’annoncer l’effectivité de cet dispositif à partir de ce jeudi sur les routes nationales RN°6 (Bamako-Sévaré) et RN°7 (Bamako-Sikasso) qui sont les deux routes les plus accidentogènes du pays. La finalité : contrôler et sanctionner les infractions aux règles de la circulation routière.
«Nous voulons porter ce message pour que les conducteurs soient avisés de façon précoce, pour qu’ils ne soient pas surpris par les contrôles récurrents que nous allons faire sur ces deux axes», a-t-il précisé.
Présent lors de cette manifestation, Sarafilou COULIBALY, procureur de la République de la région de Dioïla, n’a pas manqué de mettre en garde tous les contrevenants à la loi.
Le coup de gueule
Il ressort de son propos que personne ne souhaite avoir ne serait-ce qu’un seul accident mortel dans sa vie.
«Lorsqu’on rentre à bord d’un véhicule, il faut savoir maîtriser le code de la route dans tout son contenu. La plupart des accidents, c’est le défaut de maitrise, l’inobservation des règles de la circulation, c’est de l’imprudence », a-t-il fait savoir.
A ce niveau, il a lancé un appel aux usagers de la route à être respectueux des textes en la matière.
«On a sensibilisé, on a fait beaucoup de sketchs. L’Etat à pleinement jouer son rôle par rapport à des cas d’accidents. À notre niveau, (de la justice) moi en tant que procureur des deux localités, nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes. Désormais aucun accident mortel dans zone ne sera plus pardonné», a a déclaré M. COULIBALY.
Au-delà des sanctions administratives, dont les contraventions, les retraits temporaires de permis, le procureur affirme que les contrevenants s’exposent désormais à des peines d’emprisonnement, de privation d’activité routière pendant 6 mois, en plus d’une amende.
«Un chauffeur, quand tu fais un accident mortel ou qu’il y ait trop de victimes blessées, la loi sera appliquée dans toute sa rigueur contre le conducteur. Ça c’est sans ambages ni murmure ni crainte. Nous sommes là pour ça, nous avons été mandatés par l’Etat pour ça. Il y a un temps pour sensibiliser, il y a aussi une limite au pardon», s’est insurgé le Procureur COULIBALY.
De son avis, les accidents au niveau de Fana et de Diola ont dépassé toutes les limites de la tolérance et qu’il est temps d’agir avec la rigueur de la loi pour donner la leçon à d’éventuels contrevenants en espérant que les accidents sur la route de Ségou vont diminuer.
«Je travaille à travers les OPJ (officiers de police judiciaire), je les ai incités et interpellés de se mettre à la tâche. Si chacun d’entre nous s’assume, et reste responsable, conformément au niveau de compétence qui lui accorde sa fonction, je crois que ce taux d’accident ne serait plus qu’un mauvais souvenir pour nos régions dans un avenir relativement proche», a-t-il conseillé Sarafilou COULIBALY.
Pour lui, on ne peut renverser cette tendance macabre que par la rigueur de la loi.
« Seule, la justice peut faire fonctionner un Etat. Dans un État où les textes ne sont pas respectés, ce pays ira en faillite », a-t-il prévenu.
Dans son adresse, il a invité les chauffeurs à rester professionnels.
Les mesures préconisées
Parmi les mesures visant à réduire ces accidents de la route, le magistrat a invité les responsables des sociétés de transport à plomber leurs véhicules à une vitesse ne dépassant pas 100 Km en rase campagne.
Aussi, il faut que tous les véhicules de transport en commun suivent régulièrement les visites techniques. Dans le même ordre d’idée, il a invité les sociétés de transport en commun à recruter deux chauffeurs par véhicules. Enfin, il a interpellé les agents qui assurent à la sécurité routière, notamment, la gendarmerie et la police nationale à s’assumer.
«Le peuple nous regarde, nous devons assumer notre responsabilité», a-t-il lancé avant d’inviter tous ses collaborateurs de l’informer des cas de violation du code de la route tel que les excès de vitesse.
«Tous les véhicules de Fana en direction de Bamako ne doivent plus quitter l’auto-gare avant six heures», a-t-il exigé.
Justifiant cette décision, il rappelle que la plupart des accidents graves ont eu lieu ces derniers temps entre 5 heures et 6 heures du matin.
«Je m’engage à mettre en prison tout chauffeur qui se rend coupable d’accident mortel à Fana ou à Dioïla. En plus de l’emprisonnement, je vais confisquer le permis. Également, le véhicule sera immobilisé pendant 6 mois», a-t-il promis.
Par ailleurs, les contrevenants sont passibles d’amende.
«Plus d’intervention, plus de médiation pour faire libérer un fautif. C’est fini », a-t-il juré.
Bilan macabre
Il a rappelé que sur l’axe Fana Bamako, plusieurs accidents ont été enregistrés lors des deux derniers mois.
Il ressort de son propos qu’un accident est survenu le 25 août 2024, à Lamedougou (Fana), où une personne a trouvé la mort dans un accident de la circulation.
La 29 août 2024, à Fougani (Fana), 7 personnes ont trouvé la mort dans un accident entre deux cars de transport avec 43 blessés dont 6 très graves.
Jeudi dernier, soit 5 jours après, un car et un camion de transport sont entrés en collision faisant 19 morts et 35 blessés à Tingolé.
Avant ces derniers cas, un motocycliste était décédé suite à un choc avec un camion.
Lors des deux derniers mois, dans le cercle de Fana, 27 personnes sont décédées à la suite des accidents de la circulation.
« On va où avec ces chiffres », s’est-il interrogé avant dire qu’il est temps que la loi s’applique dans sa rigueur en la matière.
Au regard de ce qui précède, il a salué et remercié l’Association nouvelle vision pour cette initiative citoyenne avant de prier pour le repos de l’âme des victimes.
Pour sa part, l’Association nouvelle vision de la région de Dioïla Mohamed COULIBALY, non moins président du parti CDP-Malikura a remercié l’ensemble des acteurs pour leur mobilisation.
Par Abdoulaye OUATTARA