Dans son adresse, l’ancien ” Petit frère” de feu IBK et mentor de l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, a parlé de son rôle dans l’ascension de feu IBK à la magistrature suprême ainsi que de sa chute. Il a également évoqué les relations qu’il entretient avec les autorités de la transition. Il a, aussi fustigé l’attitude de la presse à son égard et de la “caporalisation” de la justice et des syndicats. Mais, il a commencé son adresse en affirmant que son combat est celui de la promotion de l’islam. Il estime que les autorités actuelles sont contre cette religion. La preuve, dit-il, elles ont accepté que se tienne le premier congrès africain des “animistes” au Mali. Il renchérit que les autorités ont même confié la destinée du Mali à ces “animistes”. Rappelons que Dicko est un tenant d’un wahhabisme local et partisan d’un dialogue avec les djihadistes.
Général Moussa Diawara, instigateur du renversement du régime !
À propos d’IBK, il affirme: « Je t’ai fait Président de la République et je ne retirerai jamais le pouvoir au profit des responsables du M5-RFP en qui je n’ai pas confiance ». Il dit avoir tenu ses propos lors d’un entretien à deux avec feu IBK au plus fort moment des contestations contre le régime. L’imam de Badalabougou soutient avoir proposé à feu IBK de mettre en place un gouvernement d’union nationale et de dissoudre l’Assemblée Nationale pour mettre fin aux contestations populaires menées par le M5-RFP. A sa grande surprise, dit-il, le Président s’est radicalisé et a osé même envoyé des forces de l’ordre qui ont tiré sur sa mosquée faisant des morts et des blessés. Il ajoute que son ancien “Grand frère” l’avait accusé de vouloir installer un État islamique au Mali. L’ancien Président du Haut conseil islamique du Mali a soutenu que le Général Moussa Diawara, ancien Directeur général de la Sécurité d’État, lui a sollicité pour échanger avec feu IBK en vue d’amorcer la crise. Il va plus loin en estimant que c’est celui-ci qui a préparé des jeunes officiers à lui pour mettre fin au régime.
Une justice et des syndicats “caporalisés”, une presse non professionnelle
Concernant la justice de son pays, le prophète autoproclamé envoyé pour le Mali estime que celle-ci est à la solde des autorités de la transition. D’après lui, il suffit de s’exprimer contre le pouvoir pour se retrouver en prison et pour de bon. Il soutient qu’on peut détourner des milliards et ne pas être arrêter quand on soutient le pouvoir.
Par rapport aux syndicats, il affirme qu’ils se sont tus et ne défendent plus les droits de leurs adhérents, car le pouvoir a corrompu leurs responsables en leur attribuant des postes importants.
En ce qui concerne la presse, son jugement est sans appel. « Tout ce que nous disons qui ne va pas dans ce sens est mal perçu. On a payé des gens pour me dénigrer dans les médias. Dicko ne leur a rien fait. S’ils avaient une preuve de mes manigances, ils l’auraient déjà divulguée. On me dénigre car j’ai refusé d’aider certains qui détiennent un certain pouvoir aujourd’hui. C’est ce qui m’effraie le plus », argue-t-il. Et plus loin de dire que les vrais professionnels sont contraints de se taire pour laisser la place à des opportunistes de tout bord.
Arouna Traoré